" Le choix "
ARDONE Viola
(Albin Michel)
Un roman dont la première partie ressemble à un copier/coller d'une ou l'autre des œuvres de Camilleri. L'humour en moins. L'histoire d'une adolescente, Oliva, qui vit, au cours des années 1960, à Martorana, un petit village de Sicile. Un milieu étouffant, où tous les droits sont concédés aux mâles. Olivia n'a qu'une envie : voler de ses propres ailes. Un désir plus que contrarié par le jeune mâle qui a jeté son dévolu sur elle. Donc une sorte de mélo aux tonalités féministes, lesquelles vont s'exacerber à partir du moment où son amie Liliana l'introduit auprès des communistes du coin. En dépit de la séquestration puis du viol que lui fait subir celui qui a décidé qu'elle serait sienne. Olivia semble se résigner et accepter le sort commun à toutes les femmes siciliennes. Mais elle a accumulé en elle une force de résistance, une force que nourrit son père, homme aux apparences velléitaires, mais doté d'une clairvoyance peu commune.
Le vieux Lecteur s'est ressenti d'une irrépressible tendresse pour les personnages " positifs " mis en scène dans son roman par Viola Ardone. Bien évidemment, et en dépit de tous les obstacles qu'elle aura à affronter, Olivia, avec le soutien de ses amis communistes tout autant que celui de son père, parviendra à voler de ses propres ailes et à devenir institutrice.
" ... j'ouvre le journal que j'ai acheté ce matin au kiosque et lis : " Abrogation des articles 544 et 587 du code pénal. L'Italie dit adieu au mariage réparateur et au crime d'honneur. " Dans l'entrefilet mon œil s'arrête sur les mots barbarie, code pénal, modernisation, meurtre, méridional, mariage. Puis, parmi les noms des défenseurs de la proposition de loi, je lis : députée Liliana Calo, communiste. "
Une victoire qui est un peu celle d'Olivia. Malgré tout ce qu'elle a dû endurer au cours puis au lendemain du procès qui l'opposa à celui qui l'avait séquestrée et violée. Malgré, en ces temps-là, son apparente défaite.