Ermeline Mainterre s’est promis de devenir une magicienne dont chacun connaîtrait l’existence. Pour cela, elle ne reculera devant rien. Pas même lorsque le monde connaîtra sa perte. La lumière du soleil ne traverse pas la Brume, à Tinkleham. Contre la menace des Spectres qui planent aux abords de la ville et font disparaître ses habitants sans laisser de traces, les mages du Beffroi apprennent à manier les carillons pour les repousser. Ermeline a choisi cette voie et compte bien devenir la meilleure de tous, portée par ses rêves de grandeur, à la fois fascinants et terrifiants. Mais les Spectres ne sont pas le plus grand péril en vue. Ermeline réussira-t-elle à graver son nom dans l’histoire ? Jusqu’où ira-t-elle pour devenir inoubliable ?
Un grand merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat.
Pourquoi ce livre ? La beauté de la couverture, pour commencer. L'artiste Zariel semble se dévouer pour la majorité des parutions de la maison d'édition et je suis bien souvent sous le charme de ses traits, qui opèrent une magie en harmonie avec le contenu. Curieuse, j'ai lu la quatrième de couverture et c'est là que je me suis laissée tenter. Et j'ai bien fait.
Le Silence des Carillons n'est pas particulièrement original dans son intrigue. On découvre une jeune fille qui obtient ses entrées dans une prestigieuse école de magie, la seule de cette ville entourée de brume. Et ça tombe bien car Ermeline Mainterre rêve de se faire un nom et le répandre dans toutes les bouches. Ah ça, elle va y arriver mais pas vraiment de la manière rêvée.
Le roman se découpe en deux parties. Dans la première, c'est l'élévation vers la connaissance, ce qui fait de nous des êtres civilisés. Loin de l'univers cocon d'Harry Potter, la magie sert ici à repousser ses Spectres qui se cachent dans la brume. Puis une succession d'accidents vont mettre la puce à l'oreille sur ce qu'il va advenir… Sauf que je ne m'étais pas préparée à un tel bouleversement. Bonjour seconde partie. On bascule vers la déchéance, de façon si réaliste que j'ai eu froid dans le dos à maintes reprises. L'auteur n'attarde pourtant pas sa narration sur les choses les plus répugnantes, c'est seulement par quelques allusions, quelques détails glissés çà et là qu'on comprend l'extrême précarité de ceux qui restent.
C'est d'ailleurs la grande force de ce roman, cette manière de raconter les choses avec une sorte de détachement, notamment dû à la protagoniste détachée des choses, avec pourtant un style très vivant grâce au point de vue à la première personne. Ermeline a une façon bien à elle de nous rapporter son histoire, parfois dans un ton familier, sans omettre son ressenti sur les évènements. De fait, je me suis sentie pleinement concernée par son vécu, ce qui rend la seconde partie d'autant plus déchirante. La fin l'est tout autant, avec ce sacrifice, tant dans le dernier chapitre que dans l'épilogue.
Cette fin qui m'a permis d'intégrer à quel point je me sentais distante des personnages, un sentiment bien trompeur. Je me suis attachée à eux, aux plus timides comme aux plus bougons, des plus autoritaires aux plus colériques. Refermer le livre fut comme un petit déchirement, parce que je m'éloignais d'eux mais aussi parce que je sais très bien qu'une suite n'est pas possible. Bref, je me suis attachée à eux et certains me manqueront, surtout Archie et Alexandr.
Une excellente surprise. Je suis tout de suite rentrée dans le récit grâce à son style vivant mais je n'aurai jamais cru m'attacher autant à ces personnages bourrés de défauts. L'intrigue ne perd pas de temps, si bien que je n'ai fait qu'une bouchée de ce roman. Il me tarde de retrouver cet auteur dans un autre univers.
17/20