Audiolivre : La papeterie Tsubaki - Ogawa Ito ****

Avec une plume magnifique, Ogawa Ito nous dresse des instantanés de vie d'un microcosme social représenté par la papeterie Tsubaki, lieu de confidences et de confidents, lieu de rencontre de cœurs perdus ou brisés. L'héroïne, Hatoko, perpétue l'héritage de sa grand-mère maternelle : être écrivain public, manipuler les différents alphabets, les matériaux adéquats pour réaliser dans les meilleures conditions les messages commandés.

Audiolivre : La papeterie Tsubaki - Ogawa Ito ****

En lisant La papeterie Tsubaki, on découvre l'extrême difficulté de maitriser l'écriture japonaise et les codes à respecter, les lettres de rupture d'amitié ou d'amour mais aussi des demandes communes ou insolites. Il se dégage un infini respect dans ce roman à la fois entre les personnages mais également dans la façon de décrire cet art divinatoire de la calligraphie : chaque virgule, chaque accent, chaque épanchement sont mesurés sous peine d'être corrigés ou de traduire une autre pensée. Au travers de ce récit, Hatoko se dévoile et découvre un peu mieux son passé, notamment concernant sa relation avec cette grand-mère à qui elle doit son métier d'écrivain public et le mythe familial.

Ogawa Ito introduit chaque itinéraire par une description minutieuse de matériaux ou de rites employés, une scénette et des dialogues amenant à la demande de rédaction et achève le tout par la fameuse lettre rédigée par Hatoko. L'autrice instruit tout en concevant une œuvre littéraire à part entière, à mi-chemin du documentaire et du romanesque.

Le rythme de diction de la lectrice, s'adapte bien au contenu, avec une tonalité douce et affirmée. Je reconnais qu'il m'a été plus difficile d'apprécier avec cette version audio de Peggy Martineau, La papeterie Tsubaki, les idéogrammes tracés, même si j'ai beaucoup apprécié la voix de la lectrice qui rend hommage au personnage d'Hatoko, dite Poppo pour les intimes.


De cette lecture, je retiendrai la délicatesse des déclarations, la dignité de ces anonymes du quotidien qui font appel à un écrivain public pour diverses raisons (trouver le bon ton, cacher une orthographe incertaine ou malhabile, s'affranchir du courage de révéler son (res)sentiment etc), une héroïne qui se cherche et cherche à construire un nid professionnel et familial. J'ai aimé la petite fan de Poppo, une demoiselle pleine de promesse à l'image du livre, doux et beau, malgré une fin un peu brutale qui m'a laissée pantoise (sur ma faim de lectrice). J'ai quitté à regret les personnages : c'est plutôt bon signe et engageant !

Editions Le livre qui parle

Emprunté à la bibliothèque