Un portrait poignant et transcendant, un livre qui mérite le détour !
╰☆ Résumé ☆╮
La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.
✿ Mon avis ✿
Betty est un livre brillant de sagesse, de poésie… mais aussi de souffrances et d’horreurs. Un récit qui mérite définitivement le détour mais pour lequel vous risquez de souffrir. Betty, la petite Indienne, fille aux nombreux frères et sœurs et dont une certaine « malédiction » touche les membres de sa famille. Betty, cette jeune enfant qui enterre les histoires affreuses des femmes qui l’entoure lorsqu’elle a terminé de les écouter. Il y a sa mère qui a vécu une enfance inimaginable (et qui ne manque pas d’en raconter des extraits à la bien trop jeune Betty), ses sœurs, Fraya et Flossie, qui ont aussi eu leur pesant de scènes épouvantables.
Betty est un livre qui raconte l’histoire d’une petite fille d’origine Cherokee qui se fait moquer et juger à cause de sa couleur et de son ascendance. Son père n’a pas d’éduction, pourtant, c’est celui qui lui apprend le plus sur la vie et la nature. Un personnage précieux que j’ai trouvé splendide dans ses discours et dans sa relation avec sa petite fille adorée. Lorsque Betty et son père sont ensemble, l’autrice nous parle de la terre, des traditions, de magie et de poésie. La vie est dure mais le papa de Betty fait son possible pour que sa fille ait une belle vie et relève la tête après les moments pesants.
« Je ne sais pas ce que tu en penses, mais moi je dirais qu’un homme qui a dans la tête des cieux remplis des étoiles de ses enfants est un homme qui mérite leur amour. »
La famille ne s’arrête pas avec les sœurs de Betty. Il y aussi un petit frère qui a des démons dans son corps. Lint fut un de mes personnages préférés bien qu’il soit très difficile de vivre à ses côtés vu les épreuves qu’il endure avec son corps et sa tête au quotidien. Et puis il y a Leland, que j’ai détesté pour des raisons assez évidentes.
Betty est un roman terriblement féministe où les femmes sont au cœur des réalités, des injustices et des blessures – aussi bien physiques que psychologiques – qui s’étendent et se répètent parfois sur des générations. C’est un récit réaliste qui retrace l’histoire d’une famille, d’une culture, d’une époque et c’est aussi une histoire assez sordide. Difficile à lire dans tous les cas, surtout certaines scènes qui m’ont prises à la gorge.
700 pages qui défilent et que l’on ne peut s’empêcher d’apprécier malgré le déroulement et le destin très sombre des différents protagonistes. Mon petit rayon de soleil fut toute la poésie et la bienveillance que le personnage du père apporte à ce conte social. Betty est une sublime découverte, cette petite Indienne restera avec moi pendant longtemps. Mais prenez garde car il faut avoir les tripes accrochées lorsqu’on plonge dans la noirceur de ce qui arrive aux femmes dans cette histoire…
CHRONIQUE #813 – Février 2023
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- Parution : 2022
- Editeur : Gallmeister
- Nombre de pages : 704 pages
- Genre : Littérature