La forêt aux violons dresse le parcours d'Antonio, un luthier exigeant et persévérant à la recherche du violon parfait. L'histoire se situe dans l'Italie du XVIIème siècle, près de Crémone. Cyril Gély produit dans cette oeuvre un héros ténébreux et colérique qui puise sa source d'inspiration par les rencontres qu'il fait, toujours en quête d'un idéal qui le dépasse et dont il n'arrive pas à mesurer les contours. On voit dérouler son parcours de vie, son cheminement à travers les forêts, à la recherche des arbres parfaits, à la recherche de la parfaite harmonie des courbes et du son.
Dans La forêt aux violons, les traversées pédestres se comptent en jours voire en semaines, les promesses se tiennent à coups de violons annuels, le talent se mesure à l'oreille absolue et au doigté, la quête est à la fois forestière et spirituelle.
Autour d'Antonio gravitent des personnages secondaires solides et parfois nobles : son premier employeur avant que celui-ci se fâche après une énième violon détruit de colère, une épouse fidèle, un propriétaire forestier patient.
J'ai tout aimé dans ce roman de belle facture littéraire : une plume délicate et précise, des scènes très visuelles, des dialogues alertes, un héros qui ne laisse pas indifférent. Il y a un vrai travail bibliographique de la part de Cyril Gély, pour installer un récit cohérent et enrichissant, pour composer une interprétation d'une vie illustre. Un beau moment d'évasion assurément : j'ai prolongé la lecture autant que j'ai pu, me délectant des dialogues puis de l'envol.
Editions Albin Michel
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