Mark Watney a été l'un des premiers humains à poser le pied sur Mars. À présent, il est persuadé d'être le premier à y mourir. Lorsqu'une tempête de sable mortelle force ses coéquipiers à évacuer la planète, Mark se retrouve seul et sans ressources. Pourtant Mark n'est pas prêt à baisser les bras. Ingénieux, habile de ses mains et surtout très têtu, il affronte les problèmes en apparence insurmontables un par un. Isolé et aux abois, parviendra-t-il à survivre en faisant mentir les statistiques ?
Pourquoi ce livre ? Parce que je suis têtue. J'avais abandonné ce roman il y a déjà trois-cinq ans, avec l'idée d'y revenir quand je serai plus réceptive. Le temps est venu, et je suis contente d'être allée au bout cette fois-ci.
J'ai même beaucoup aimé ma lecture. Seul sur Mars est un roman sans grande intensité, en dehors de la fin, mais bien conçu dans sa construction, de sorte qu'on ne s'ennuie jamais. D'abord on suit le héros abandonné, Mark Watney, dans sa tentative de survie. Là où le champ de patates avait eu raison de moi au premier essai, j'ai finalement laissé couler à cette tentative, quitte à accepter de ne pas comprendre les explications plus scientifiques pour seulement retenir que… il parvient à utiliser les outils à sa disposition pour créer des champs de terre et faire pousser de la vie dedans. Le rythme s'accélère quand la Terre se rend compte de sa survie et tente le tout pour le tout pour l'aider et aller le chercher. Là encore, les explications scientifiques, côté Mark ou côté NASA, ne manquent pas et je dois dire qu'il m'est arrivé de les survoler.
En fait, j'ai eu un problème avec tout l'aspect scientifique du roman. Oui, l'auteur nous explique bien les étapes, processus, de manière à ce que ça paraisse crédible. Mais je n'y connais rien, et à aucun moment Andy Weir ne dit qu'il s'est renseigné ou qu'il a des compétences dans cette science pointue, donc j'ai toujours remis en question la plausibilité de ce qui m'était démontré. On a d'ailleurs atteint le pompon à la fin. Je ne peux pas en dire plus au risque de spoiler, mais les actions entreprises par l'équipage et Mark m'ont complètement sortie du roman car je n'y croyais pas, je ne voyais pas en quoi ça relevait du domaine du possible. Autant dire que si j'ai aimé ma lecture dans l'ensemble, j'étais contente d'en avoir fini. Autre point qui m'a déçue, les experts de la NASA insistent sur le fait qu'à un moment ou à un autre, le botaniste va souffrir de la malnutrition, perdre des capacités cognitives, voire faire quelques malaises. Quand on lit les parties qui concernaient le fameux astronaute, à aucun moment on ne sent qu'il est sous-nourri. Alors certes il décrit à plusieurs reprises le contenu de ses repas, pas vraiment copieux, mais dans son comportement rien ne traduit l'amaigrissement ou la malnutrition. Encore un point en moins pour la cohérence et la plausibilité.
Je ne peux pas dire m'être attachée aux personnages, même à Mark qui pourtant relève de sacrés défis, sans perdre de son humanité ou de son humour - j'ai souri grâce à lui à plusieurs reprises. J'ai malgré tout éprouvé une certaine fascination à suivre ses exploits et sa façon de se débattre pour survivre. Je trouve qu'il a su garder le moral malgré la pénibilité de son quotidien et se veut ainsi un modèle d’optimisme.
Contrairement à mes souvenirs, le style d’écriture se lit très bien. Habituellement je ne peux pas juger entre les versions originale et française car mon frère l’avait et je peux confirmer que c’est assez respectueux et que le ton d’humour de Mark est conservé. Finalement, ma seule déception vis-à-vis de la forme relève du fait que le personnage s’exprime au travers d’une sorte de journal de bord de l’espace pour tenir son compte-rendu (un peu comme dans Avatar de James Cameron). De fait le ton devrait être familier, le discours devrait être destructuré pour rendre compte de la parole, alors qu’ici ça fait trop romancé pour paraître crédible. Rien qui ne fait détester le roman, c’est même peut-être mieux ainsi pour ne pas que ça paraisse imbuvable, mais ça m’a tout de même titillé à plusieurs reprises au fil de ma lecture où les événements auraient nécessité plus de spontanéité.
Bien contente d’être parvenue au bout de ce roman, cette fois-ci. Seul sur Mars a en effet quelques qualités, notamment un protagoniste fun et optimiste malgré une situation de crise. L’ensemble est rythmé, gagne en intensité au fil du récit, alors que les rebondissements et les situations précaires se multiplient. La fin m’a déçue en revanche, trop rocambolesque pour m’intéresser. Sympathique donc, un bon divertissement, mais pas de quoi me motiver à retenter Projet Dernière Chance.
14/20