Auteur : Alice Oseman
Éditions : Hachette
Parution le : 09 Octobre 2019
272 pages Thème : Roman graphique
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
Fait partie de la série
HeartstopperCeci est l'histoire de deux lycéens.
Nick, le rugbyman au sourire solaire.
Charlie, le musicien au cœur solitaire.
Parce qu'ils évoluent dans des cercles différents,
parce qu'ils n'ont pas le même caractère,
leur amitié n'était pas gagnée.
Pourtant, petit à petit, de façon irrésistible, Charlie tombe amoureux.
Même s'il sait que Nick aime les filles. Même s'il sait qu'il n'a aucune chance.
Alors, pour ne pas mettre en péril cette amitié naissante
qui compte pour lui plus que tout, Charlie préfère garder le silence... "
Oui, je ne change pas ma manière de vous accueillir, surtout que nous sommes le matin lorsque vous aurez cette chronique. J'avais déjà vu passer à de nombreuses reprises cette série et je ne m'y sui absolument pas penchée. Forcément, je vous dirais qu'en travaillant dans un collège et en étant proche des élèves, je me suis retrouvée avec le premier tome dans les mains. Un prêt pas prévu du tout, donc je me suis dis, allé, dépêche toi de le lire pour le rendre rapidement. JE déteste avoir des livres pas à moi chez moi, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Bref, tout cela pour dire que j'ai découvert cette série et je suis surprise de constater qu'il s'agit d'un roman graphique (comme quoi, j'ai vu passer la couverture, je ne m'en suis pas rendue compte, mdr) C'est un roman graphique pour ado, 12 ans oui, c'est très bien (je les dépasse depuis bien longtemps) et même si j'apprécie les livres jeunesse, j'ai apprécié celui-là sans vraiment avoir sauté de joie. L'âge sûrement, car le sujet est intéressant. Étant au cœur de ces âges, je sais que la sexualité et surtout la façon dont les autres le voient est un sujet qui pourrait être considéré comme grave pour eux. Ce qui est vrai, cela les touche et un ado qui ne sait pas comment être soi-même parce que des petits "BIP" se montent le bourrichon et s'amusent aux dépends des autres freine inexorablement. (Et j'en ai des ado de ce type qui savent se moquer, nous avons beau faire la chasse, cela revient, comme les boomerangs...)
Revenons à l'histoire. Nick est un rugbyman qui est à la fois populaire et en seconde. Charlie est en troisième, musicien plus qu'à ses heures perdu et il a fait son coming-out. L'un comme l'autre est populaire pour des raisons bien différentes et si Charlie reste quelque peu discret, il affiche ouvertement qui il est, sans pour autant provoquer quiconque. Bien entendu, certains élèves se moquent de lui, pour bien s'amuser (c'est vrai que leurs vies doit être bien ennuyeuses pour regarder ce qui se passe chez les autres, mais passons), Nick est différent : il se fiche complètement de qui aime qui. Nouvelle année pour les deux et ils vont se retrouver dans un groupe qui va les rapprocher. Ô pas en une journée, mais avec le temps et un stylo plume qui a fuit, nos deux personnages vont apprendre à se connaitre. Charlie est déjà avec un garçon, mais depuis quelque temps plus rien ne va. Ben s'amuse à chauffer le chaud et le froid et le pire dans tout cela, il ne veut pas être vu avec lui, par contre avec une fille pas de problème. Si Charlie est gentil comme tout il est également très sensible et sa bonne poire va lui faire comprendre que Ben n'est pas fait pour lui, tout comme Nick qui est hétéro. Une étiquette de collée dans le dos, mais est-ce que c'est vrai ?
Les étiquettes, c'est comme les prénoms, cela vous collent à la peau et difficile de s'en défaire. Un abruti restera un abruti jusqu'à la fin de ses jours, un gay restera un gay et un hétéro c'est impensable qu'il change de bord. Je ne dramatise pas et je ne rigole pas le moins du monde, la société veut que nous soyons dans des cases et si nous en changeons, hou-là ce n'est pas possible voyons. Nick va se chercher à surtout tenter de comprendre ce qu'il ressent vraiment pour Charlie, alors que pour ce dernier, nous savons qu'il a flashé dessus sans le vouloir, quitte à se faire du mal au cœur, et à l'esprit. Ce roman ne fait pas l'apologie de la haine autour de deux garçons ou filles qui s'aiment, il met plutôt en avant la recherche de sa propre identité. L'amour ne se laisse pas mettre dans une case, il vit, il bat dans le cœur des gens et lorsqu'un ado se pose des questions, ce n'est pas pour se dénigrer, mais pour être sur de ce qu'il ressent. Aucune honte à avoir, aucune violence non plus dans ce récit qui reste très léger. Un garçon qui sait ce qu'il veut et ne force pas les événements, il les subit, tandis que l'autre se demande : et si ? Et si c'était la bonne personne du même sexe qui l'attirait parce que c'est lui ? J'ai beaucoup aimé la tolérance des parents concernés vis-à-vis des ados, ce qui n'est pas rare pour le souligner, mais quand même. J'ai déjà largement entendu des parents dire des mots violents à leurs enfants s'ils osaient ne seraient-ce que penser à quelqu'un du même sexe, entrainant la peur de parler. (Confidence du jour, bonjour)
Une tolérance écrite entre ses pages qui fait du bien à lire et à voir, mais la réalité est souvent autre. J'ai aimé la façon dont l'auteur met en lumière les choix de Nick et de Charlie et le rapprochement subtil qui se fait entre eux sans pousser l'autre dans ses retranchements. Après, c'est, pour ma part, très léger dans le sens où tout semble aller bien dans le meilleur des mondes. Des parents compréhensifs, une sœur adorable qui garde des secrets, des copains qui veulent les protéger d'une manière ou d'une autre. Un instant de vie un peu trop idéal à mon gout, surtout lorsque je suis en plein cœur d'un établissement comme tant d'autres où les mots blessent bien plus que la violence. J'espère que cette lecture ouvrira les yeux à certains ados, même si je me doute bien que ce n'est pas leur livre de prédilection.
Concernant le graphique, il est simple et je dois admettre que par moment j'avais des doutes entre le personnage de Ben et celui de Charlie. Pourtant j'ai pris mon temps pour observer les détails. Pas énormément de dialogues ou de pensées (je pense que cela aussi m'a posé quelques soucis de ce côté, car je suis vraiment plus romans que graphique), par contre les expressions sont parfois bien dessinées. (Je ne suis pas douée pour dessiner, je en fais que dire ce que j'ai ressenti de ce côté bien entendu) Les dessins sont en noir et blanc et simple, pas de quoi rester des heures devant. D'ailleurs le livre se lit très vite, en moins d'une demi-heure. Les informations sont concises donnant une part à l'imagination du lecteur de lire entre les images ce qui ne m'a pas posé de problème, je pense à plus jeune. La demoiselle qui m'a prêté ce tome et le suivant adore le dévorer et le fait régulièrement, c'est donc que pour eux, cela fonctionne parfaitement bien.
" Collège-lycée Truham pour garçons
À compter de début janvier, tous les élèves de Truham seront répartis dans de nouveaux groupes de mentorat "verticaux" pour l'appel à 8h30 et 14h30 chaque jour. Chaque groupe se compose de 5 à 6 élèves par tranche d'âge. "