Bluebird – Sharon CAMERON

Bluebird – Sharon CAMERON

Cette lecture a été effectuée en version originale, c’est-à-dire en anglais.

Bluebird
Par Sharon Cameron
Chez Schalastic Press

Avertissements de contenu : Agressions sexuelles, nazisme, guerres (Seconde Guerre Mondiale & Guerre Froide), camp de concentration, eugénisme, mort, torture, expériences médicales non éthiques, manipulation mentale, programme Lebesborn & MK-Ultra et ses prédécesseurs.

In 1946, Eva leaves behind the rubble of Berlin for the streets of New York City, stepping from the fiery aftermath of one war into another, far colder one, where power is more important than principles, and lies are more plentiful than the truth. Eva holds the key to a deadly secret: Project Bluebird — a horrific experiment of the concentration camps, capable of tipping the balance of world power. Both the Americans and the Soviets want Bluebird, and it is something that neither should ever be allowed to possess.

But Eva hasn’t come to America for secrets or power. She hasn’t even come for a new life. She has come to America for one thing: justice. And the Nazi that has escaped its net.


J’ai très peu de lectures historiques dans ma pile à lire car ces dernières ont tendance à provoquer en moi un profond malaise. Reçu dans une box littéraire, Bluebird attendait depuis plus d’un an que je le lise.

En plus, avec la Seconde Guerre mondiale et le nazisme, on peut tellement aller dans le cliché ou dans la fétichisation ! Mais Sharon Cameron a réussi à trouver le juste milieu et c’est très rassurant. Dans notre lecture, nous sentons qu’elle s’est extrêmement bien documentée sur les différents sujets abordés par son roman. Un petit dossier à la fin de Bluebird nous explique d’ailleurs les différents concepts qu’elle utilise, les personnes réelles qui l’ont inspirées… Une telle transparence est, à mon sens, nécessaire lorsqu’il s’agit d’écrire de la fiction sur des faits historiques.
En plus, avec la Seconde Guerre mondiale et le nazisme, on peut tellement aller dans le cliché ou dans la fétichisation ! Mais Sharon Cameron a réussi à trouver le juste milieu et c’est très rassurant. Dans notre lecture, nous sentons qu’elle s’est extrêmement bien documentée sur les différents sujets abordés par son roman. Un petit dossier à la fin de Bluebird nous explique d’ailleurs les différents concepts qu’elle utilise, les personnes réelles qui l’ont inspirées… Une telle transparence est, à mon sens, nécessaire lorsqu’il s’agit d’écrire de la fiction sur des faits historiques.
Une telle connaissance de sa part est transparente dans notre lecture. Les informations rendent Bluebird plus réalistes et d’une certaine manière, plus effrayant dans les thèmes abordés. Je pense notamment au lavage de cerveau que subisse les jeunes allemands. Ils ne sont pas coupables, victimes d’un système totalitaire et extrêmement violent pour les populations identifiées comme déviantes. Comme Eva, certains réussissent à se défaire des process qui leurs a permis de survivre dans l’Allemagne nazie. D’autres n’y arrivent pas et deviennent à leur tour des monstres.

Fille d’un grand médecin nazie, Eva rejoint la jeunesse hitlérienne pour les jeunes filles, elle est promise à un officier de « bonne lignée germanique »… Elle doute et c’est ce qui la sauve, au final. D’une certaine manière, elle entre même dans la résistance post-guerre, celle qui vient chasser les nazis qui ont réussi à fuir. C’est assez intéressant à lire car dans ce roman, rien n’est tout blanc ni tout noir. Je pense notamment aux forces soviétiques qui ont commis des dommages irréparables dans la population allemande et qui pourtant les ont libérés du totalitarisme.

Sharon Cameron a su montrer la difficulté qu’est d’avoir un regard critique sur la guerre, et notamment sur celle-ci. Elle a su écrire sur l’eugénisme d’état, le racisme, les violences commises par les nazies, elle a su écrire le stress post-traumatique des populations, les handicaps crées par la guerre et les tortures. C’est une excellent roman que je recommanderais vivement à celles et ceux qui s’intéressent à la période.