Éditions 10/18, 2023 (353 pages)
Ma note : 13/20Quatrième de couverture ...
1965, Londres. Elevée dans une famille bourgeoise, Veronica est une jeune femme brillante, à l'avenir prometteur. Aussi son suicide surprend il son entourage, à commencer par sa jeune sœur, pour qui rien ne laissait présager un tel geste. Jusqu'au jour où elle découvre le cas de "Dorothy" dans le livre d'un célèbre psychothérapeute, Collins Braithwaite. Et elle y reconnaît, sans doute possible, la vie de Veronica. Pour en savoir plus, elle décide d'entamer une thérapie auprès de Braithwaite, sous une fausse identité : Rebecca Smyth. S'engage alors entre elle et le thérapeute un jeu aussi pervers que passionnant, à l'issue incertaine.La première phrase
" J'ai décidé de noter tout ce qui se passe, car il est bien possible, me semble-t-il, que je me mette en danger, et si cela s'avérait le cas (quoique ce soit peu probable, je l'admets), ce cahier pourrait éventuellement tenir lieu de preuve. "
Mon avis ...
La promesse d'un thriller psychologique au temps du Swinging London. Une couverture à la Hitchcock. Tels étaient, sur le papier, les ingrédients qui me mettaient l'eau à la bouche. Je ressors malheureusement de cette lecture avec un ressenti mitigé : ce roman écossais n'a pas réussi à me séduire. Si j'ai apprécié suivre le cheminement de son héroïne, j'ai trouvé le tout quelque peu brouillon et inachevé.
Londres, dans les années 60. Suite au décès de sa sœur aînée plus que brillante, une jeune femme entreprend d'enquêter sur les raisons de ce suicide inattendu et plus que soudain. Elle en est persuadée : Veronica a mis fin à ses jours suite à ses consultations avec un thérapeute alors dans le vent, le Dr Braithwaite. Notre héroïne se construit un personnage (sous le nom de Rebecca Smyth) afin d'enquêter, à sa manière, jusqu'à perdre pied lorsque cette nouvelle identité semble prendre le dessus sur tout le reste.
Plutôt bien écrit, ce roman se lit facilement. Le lecteur assiste ici à une double narration : certains chapitres nous plongent dans le quotidien de Rebecca, tandis que d'autres nous font découvrir le parcours d'un pseudo psychothérapeute aux méthodes plutôt douteuses. Si le Dr Collins Braithwaite reste un personnage fictif, il n'en fait pas moins froid dans le dos. Drogue ; manipulation ; comportements sexistes, il ne ressemble pas vraiment à l'image que l'on pourrait se faire du thérapeute idéal. Il évoque surtout les charlatans (non diplômés) qui courent encore parfois les rues. Glaçant !
Peu à peu, nous assistons à la mise en lumière des fragilités et failles de l'héroïne. J'ai trouvé son portrait plutôt touchant, et je dois dire que c'est ce qui m'a fait tenir pour aller jusqu'au bout de ce roman. Via quelques flash-back, l'auteur réussit à tisser une toile où l'on se questionne sur le vécu profond de l'héroïne et sur ce qui l'anime.
Pour moi, Une patiente ne tient cependant pas toutes ses promesses. Là où je m'attendais à un face-à-face haletant entre une jeune femme et son thérapeute, les rendez-vous tiennent finalement peu de place dans le roman. De même, le suicide de Veronica qui est censée être la pièce maîtresse de l'intrigue finit par rester sans réponse. J'en attendais donc beaucoup plus.
Vous l'aurez compris, ma rencontre avec Une patiente peut être qualifiée de rendez-vous manqué. L'écriture fluide, le voyage dans les sixties ainsi que le portrait psychologique de l'héroïne sauvent heureusement le tout, mais ne parviennent pas à effacer mon ressenti mi-figue, mi-raisin.
Extraits ...
" On fait tous semblant d'être quelqu'un d'autre. "