Auteur : Charles Darwin
Éditions : Honoré Champion
Parution le : 20 octobre 2022
439 pages Thème : Autobiographie
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
Écrite entre le 28 mai et le 3 août 1876 alors que Darwin était âgé de 67 ans, puis complétée d'adjonctions multiples jusqu'au printemps de 1881, l'Autobiographie parut d'abord en tête des Life and Letters of Charles Darwin publiées par son fils botaniste Francis en 1887. Mais elle dut attendre plus de 70 années après cette dernière date pour être rétablie, en 1958, dans sa version complète, durement entamée par la censure qu'avait imposée sa veuve Emma, et que le naturaliste eût sans doute pratiquée lui-même s'il en avait envisagé la publication. Ce n'est en effet qu'en 1958 que sa version non expurgée vit le jour grâce aux soins de sa petite-fille Nora Barlow, fille du cinquième fils de Darwin (Horace), et elle-même botaniste et généticienne.
L'immense intérêt de l'Autobiographie rendue à sa version intégrale réside dans le fait qu'ayant éprouvé le manque d'un récit personnel émanant de son grand-père Erasmus lorsqu'il lui fallut retracer les principales étapes de sa vie, Darwin résolut de léguer à ses enfants ce qu'il n'avait pas lui-même reçu de son aïeul : une confidence intime et sincère portant sur ses goûts, ses actes, sa pensée et sa psychologie, non destinée à la publication, mais apte à servir de guide à quelque descendant intéressé par le témoignage direct d'une vérité soustraite à toute interprétation étrangère.
C'est pour cette confidence restituée que Patrick Tort a souhaité faire de sa préface un hommage à Nora Barlow. Le texte restauré par ses soins, dont la présente traduction rend un compte scrupuleux en l'enrichissant d'un minutieux appareil documentaire, est une source unique d'informations précieuses sur la famille de Darwin, ses années de formation, la genèse de sa théorie, le rôle joué par sa lecture de Malthus, le milieu scientifique victorien, l'opposition du savant à la théologie chrétienne, sa confiance en la science, son amour pour ses proches, sa fidélité à ses amis, son antipathie envers le philosophe Herbert Spencer, et son ultime et émouvant regret " de n'avoir pas fait directement plus de bien " à ses semblables. "
Dans le cadre de la tour Babelio que je remercie par ailleurs, j'ai eu la chance de recevoir une autobiographie que j'avais choisi. Alors oui, habituellement je n'en lis pas, pour la simple et bonne raison que les auteurs sont encore en vie, mais pour le coup, il s'agit de Charles Darwin, un homme, que dis-je, un scientifique qui a "révolutionné" le monde avec la théorie de l'évolution pour l'Homme avec un grand H et la perpétuelle transformation que subisse tout être vivants. Bref, un homme qui avait quelque chose qui m'intéressait grandement et comprendre un peu plus comment il en est arrivé à ses conclusions, comment il a vécu pour avoir ses idées et les mettre en applications. Cette autobiographie n'est pas excessive dans le sens où ce qu'il décrit comporte un peu plus de 100 pages sur sa vie, le reste étant autant de pages si ce n'est plus en préfaces, annexes, introduction et notes. Ce livre se dit être le plus complet, n'ayant pas lu d'autres autobiographie sur ce personnage, je ne saurais faire de comparaison, mais elle a tout de même de quoi faire.
Dans ce livre, la censure est mise de côté et il ne s'agit pas de montrer du doigt que sa manière de se présenter n'était pas terrible, il le dit lui-même, mais plutôt d'entrer dans son esprit. Pas besoin de monter sur ses grands chevaux non plus, l'ouverture d'esprit de chaque lecteur (je l'espère sincèrement sur la religion et autres sujets) devrait ne pas être préjudiciables. Il s'agit d'une œuvre qui est réaliste, certes, mais chacun ses opinions. Il faut aussi comprendre qu'en prenant ce récit, nous allons forcément tomber sur un homme qui voit l'évolution de l'homme par le singe (pour aller droit au but) plutôt que par Dieu. Comme je le dis, chacun ses croyances et cela commence par le respect des opinions des autres que nous soyons d'accord ou non. Maintenant que j'ai mis les pieds dans le plat, le gauche, le droit et les genoux, cette autobiographie "complète" va forcément froisser des gens, mais elle reste vraie et c'est ce qui me plait. Pas de fioritures, pas de dentelles, Darwin parle de sa famille comme vous et moi, avec ses forces, ses faiblesses, les contraintes de l'époque, les pensées également. Un père médecin qui semblait se tromper facilement sur certains diagnostiques, une scolarité qui lui a donné envie de voyager (enfin plutôt un livre emprunté à un autre élève qui lui a donné cette envie), nous entrons au cœur de sa vie (d'où l'autobiographie) avec simplicité aussi bien dans la mise en forme des phrases que dans la manière d'approcher les faits. On pourrait penser qu'il s'agit d'un premier jet, pas qu'il y aie des fautes, mais plutôt que certaines tournures semblent si simplistes pour un tel homme, qu'au final c'est ce qu'il est resté malgré tout ce qu'il a découvert : un homme simple. Et puis à d'autres moments, nous ressentons son côté science qui ressort et cela fait mal de dire que certains mots ? Je suis allée les chercher dans le dictionnaire. Un homme simple et complexe à la fois.
Voyages, ça il en parle tout comme ses sujets de réflexion. Je pense que tout le monde sait qui il est, dans le sens où il est un scientifique dont le nom ressort très souvent, mais qui il est vraiment en dehors ? Seule sa famille et encore le sait. Plus sa vie avance, plus ses pensées prennent forment. C'est un récit qui m'a permis d'y voir plus clair sur certains points et sa théorie de l'espèce que j'ai eu en cours il y a déjà pas mal d'années m'est revenue en mémoire. Une pensée qui n'est pas unique, l'époque qui n'était pas avancée comme maintenant et surement moins que demain encore. Nous avons pas mal d'informations sur cette fameuse époque, sur les ventes de ses livres également. Il n'est pas imbu de lui-même, il donne les faits sans chercher à montrer qu'il a bien vendu ou non, qu'il a beaucoup écrit ou non. Seul les faits sont là, l'énumération de ce qu'il comprenait, s'il avait l'oreille musicale ou non. Oui, c'est intéressant d'en apprendre plus, cela remet en question un ensemble, un tout qui n'est pas dénué d'intérêt. Et puis il y a aussi ceux qui sont contre et nous en avons quelques uns qui n'hésitent pas à monter au front. L'Introduction par Nora Barlow, sa fille nous montre cet ensemble au sein de la famille même de cet homme qui cherchait tout sauf les disputes.
En conclusion, j'ai adoré découvrir sa vie, ce qu'il a pensé, entendu, lu, comment il a écrit, ce qu'il a écrit et sa façon de voir les choses. Je regrette juste que sa vie soit reléguée a à peine la moitié de ce que nous tenons entre les mains.L'autre moitié était difficile à comprendre, deux préfaces dont une de 50 pages qui m'a peu attiré et mis le livre de côté au départ qu'il est arrivé chez moi et des notes à n'en plus finir. J'imagine que pour un homme de cette envergure c'est ce qui se fait, je trouve dommage cette façon de faire et de laisser d'autres personnes montrer du doigt ou non ce qu'il a accompli. La partie la plus intéressante et à découvrir est assurément son autobiographie qui nous fait entrer dans son esprit et nous laisse entrapercevoir pas mal d'éléments pour le comprendre. Le reste n'était pas aussi intéressant pour ma part, ce fut plus de l'information que j'ai tenté de lire dans son entièreté, mais pas totalement même si certaines infos sont complémentaires." J'eus aussi l'occasion de me rendre à deux reprises à la salle d'opération de l'hôpital d'Edimbourg pour assister à deux opérations très graves, dont l'une sur un enfant, mais je sortis précipitamment avant qu'elles n fussent achevées. Et je n'y suis jamais retourné, car aucune incitation n'eut été assez forte pour me pousse à le faire. Cela se passait bien avant l'époque bénie du chloroforme. Ces deux épisodes m'ont bel et bien hanté pendant de longues années.
Mon frère ne resta qu'un an à l'université, de sorte que je fus durant la seconde année entièrement livré à moi-même. Cela me fut profitable, car je fis connaissance de plusieurs jeunes qui avaient un gout prononcé pour la science naturelle. L'un d'entre eux était Ainsworh, qui publia plus tard le récit de ses voyages en Assyrie. Géologue wernérien il possédait de petites connaissances sr un grand nombre de sujets, mais il était superficiel et fort en langue."