Un témoignage poignant, une dure réalité.
Alexia Pacas en est convaincue : elle ne pourra s'épanouir qu'en prenant soin des autres. Alors, en 2017, après avoir réussi le concours d'infirmier, elle commence sa formation. Rapidement plongée dans le grand bain, sans réelle préparation mais forte de quarante milligrammes de curiosité, soixante de patience, quatre-vingts gouttes de motivation et six cents millilitres de capacité à rebondir, Alexia doit faire et refaire, à chaque nouveau stage, ses preuves... entre doutes, désolation, colère, erreurs...
Dans ce livre coup-de-poing, l'autrice brise le silence qui lui a été imposé durant ses trois années de formation ; elle témoigne d'une réalité glaçante en détaillant les brimades et attitudes irrespectueuses et démotivantes, confinant souvent au harcèlement ou à l'humiliation, des professionnels du milieu envers les élèves étudiants ; elle évoque le manque de formation, les journées à rallonge, épuisantes, le stress constant ; et invite à s'interroger sur les dessous d'une institution essentielle, l'institution médicale.
Je voudrais tout d'abord commencer par remercier Sarah ainsi que les Éditions Jets d'Encre pour l'envoi de ce livre. (Une couverture avec un personnage qui a quelque chose sur la tête)
Défi Lecture 2023
J'en profite pour valider la catégorie n°88 du .
Concernant la couverture, je pense qu'elle ne pourrait pas être plus dans le thème.
Concernant la plume d'Alexia Pacas, je l'ai trouvée assez fluide et agréable, malgré des phrases longues qui, parfois, auraient mérité d'être scindées en deux et quelques maladresses typiques d'une jeune plume. Rien de bien méchant. Mais, ce qui est surtout à noter, c'est la force des émotions qui sont transmises. On ressent l'envie de l'auteure de réaliser son rêve de devenir infirmière, mais aussi la souffrance lors de ses stages, l'incompréhension, le stress, la détresse et la colère. Malheureusement pour Alexia et bon nombre de ses camarades, les stages sont un enfer. Alors oui, il y a ce stress du premier jour qui revient à plusieurs reprises, avec l'appréhension d'une nouvelle équipe, d'un nouveau lieu, d'une nouvelle spécialité (EHPAD, psychiatrie, gériatrie, urgences, maternité...), de nouveaux patients, de nouvelles choses à apprendre...
Alexia est sûre de son rêve d'avenir : elle veut devenir infirmière. Soigner et aider son prochain, c'est ce qu'elle veut faire. Commencent alors ses études, l'énorme masse d'apprentissage, d'assimilation, les nuits blanches, le stress... mais aussi les stages.
Un stage, c'est quoi ? C'est une insertion dans le monde du travail qui permet de mieux cerner ledit travail et d'apprendre en quoi il consiste. Il permet également d'être encadré, formé et de valider des compétences essentielles.
Mais quand en plus les personnes qui sont censées vous former vous dénigrent, vous rabaissent, vous ignorent, vous accusent, vous harcèlent, vous bizutent, vous laissent vous débrouiller seul/e... Comment voulez-vous apprendre dans de bonnes conditions ? La réponse est simple, vous ne pouvez pas.
Quand cela se passe une fois, on se dit qu'on est tombé sur une mauvaise équipe et on avance. Quand cela se reproduit à chaque fois, on se demande si ce n'est pas soi, le problème. Mais quand on apprend que ses camarades vivent la même chose, on comprend que le problème est ailleurs.
J'ai vraiment eu de la peine pour Alexia et j'ai halluciné devant son témoignage, et ceux d'amis qu'elle inclus en fin de tome. J'ai cherché moi aussi à comprendre et ai découvert qu'une de mes collègues avait été étudiante infirmière avant d'arrêter ses études à cause, justement, de ces stages. Elle m'a dit qu'on lui avait mis dans les bras un bébé, qu'il fallait laver, mais sans lui dire qu'il était décédé. Ses "collègues" avaient parié sur le temps qu'elle mettrait à se rendre compte qu'il ne respirait pas... Ou cet autre témoignage de cette étudiante qu'on a envoyé féliciter une femme pour son accouchement... alors que les personnes savaient que son bébé était mort né. Le pire, c'est qu'elles riaient sous cape derrière...C'est de la pure idiotie, de la méchanceté et c'est complètement contreproductif ! Ces personnes dégoûtent de jeunes gens qui, une fois diplômés, auraient pu réduire leur charge de travail en étant embauchés. Et on sait, on l'entend partout, que les hôpitaux sont en manque de personnel. Alors quelle est la logique ? Aucune, bien entendu.
Comment des soignants, qui ont la vie des patients entre leurs mains, peuvent-ils être aussi inhumains ? Comment peuvent-ils traiter de futurs collègues ainsi, parfois au détriment des patients ? Ces personnes ont-elles oublié qu'elles aussi ont été étudiantes par le passé ? Je ne comprends pas...
Je peux comprendre le stress, la surcharge de travail, celleEn résumé, j'ai vraiment été happée par ce témoignage, qui m'a fait voir une autre facette, bien peu glorieuse, du milieu médical. Je ne comprendrai jamais ces gens qui prennent plaisir à rabaisser et à en humilier d'autres, ça me révolte. Nous n'appartenons visiblement pas au même monde...
occasionnée par la formation de stagiaires, chose que l'on a pas vraiment le temps (et peut-être pas l'envie) de faire. Oui, je peux comprendre. La mauvaise volonté aussi, pourquoi pas. Mais le reste... non, désolée, mais ça ne passe pas. Encore plus dans le domaine médical.
Je souhaite plein de force et de courage à nos futurs soignants, parce qu'il en faut, en espérant que leurs études et leurs stages se passent mieux que ceux décrits ici.
Pour le dévorer, c'est par ici .