Ah ! Jeunesse ! qui vient d’être réédité date de 1894. Recueil de quatorze textes, certains se présentant comme des mini-pièces de théâtre, seule la première moitié de ce livre tient vraiment la route et j’ignorerai les autres.
L’ouvrage débute avec le texte lui donnant son titre : un jeune innocent de dix-sept ans tombe amoureux d’une girl travaillant dans un cabaret mais il n’a pas un sou pour l’inviter au restaurant.
L’Ami des lois, le meilleur texte de toutes ces saynètes, correspond parfaitement à la définition de l’adjectif découlant du nom de l’écrivain, courtelinesque : « Qualifie une situation tragi-comique lors de relations avec une administration », puisque sous ce titre s’alignent cinq situations différentes où un nommé La Brige entre en conflit avec un receveur de bus, un cocher, son propriétaire etc. chacun voulant faire valoir son droit face à des règlements tatillons ce dont Courteline tire une morale, « la sottise des règlements, laquelle serait sans limite, si la bêtise des hommes chargés de les appliquer ne la dépassait de cent coudées ».
Avec Lauriers coupés, se sont des coquilles d’imprimeur qui ruinent la compréhension de l’article d’un jeune journaliste à son grand désespoir. Pour Au temple, un client conteste sans fin les prix des vêtements affichés par la marchande qui finira par le moucher !
Parmi les textes moins bons, retenons quand même l’histoire d’un constipé ou celle d’un écrivain qui vient travailler une heure, le soir dans un café peu fréquenté.