Le quartier de l’écrivain c’est une zone s’étendant entre les gares de Bécon-les-Bruyères, Asnières et Bois-Colombes, desservies par la gare Saint-Lazare. Un coin de la banlieue parisienne que moi aussi j’ai bien connu, raison principale m’ayant fait ouvrir ce roman. Huit chapitres, chacun avec ses acteurs évoluant entre la place Voltaire, le square Berg ou l’ensemble d’immeubles des Grésillons, à une époque où le franc était encore notre monnaie.
Nous suivrons le garçon de café du Cercle, devant la gare d’Asnières, qui va se séparer de Jacqueline ; Simone, une vieille femme qui rêve de sa mère la nuit et se souvient de sa jeunesse avec son amie Maud, (« Pourquoi avais-je tellement connu de bonheur dans ce quartier, pourquoi une vie si heureuse avec personne pour le savoir ? ») un très beau chapitre, très émouvant ; Patrice, lui, revient des Etats-Unis où il s’est établi depuis huit ans, car son père est mourant, situation difficile puisqu’il était en froid avec sa famille ; il y a aussi Eric, enseignant, que son ami a quitté, et sa voisine âgée qui le réconforte…
Des focus sur des gens très ordinaires menant des vies tout aussi ordinaires. Dominique Fabre aime ses personnages lesquels aiment leur quartier certains n’en étant jamais sorti, et le lecteur les aime lui aussi grâce à l’écriture très douce, voire tendre de l’écrivain. Leurs mésaventures très banales nous touchent mais la mélancolie ambiante se dissipe toujours en fin de chapitre, c’est le printemps, l’optimisme fait son œuvre, demain ça ira mieux…
Très beau roman.