Jurassic league : la justice league des dinosaures

JURASSIC LEAGUE : LA JUSTICE LEAGUE DES DINOSAURES
 Avec Jurassic League, nous rencontrons une forme d'honnêteté et d'immédiateté absolue; c'est-à-dire que dès le titre, le lecteur sait à quoi il a affaire véritablement. Le problème serait de demander à cette bande dessinée d'être quelque chose qu'elle ne sera jamais. Il s'agit d'une mini série en six parties, écrite par un des phénomènes du moment, Daniel Warren Johnson et Juan Gedeon. L'objectif est de proposer un récit où tous les personnages de la Justice League que nous connaissons, ainsi que certains des ennemis emblématiques qu'ils affrontent au quotidien, sont présentés sous la forme d'animaux préhistoriques; autrement dit un ptérodactyle, un dinosaure et ainsi de suite. Je viens de résumer l'intégralité du scénario ou presque, en quelques mots. Il n'y a pas grand-chose, ça tient sur un timbre-poste et ce n'est pas là l'intérêt principal de cet album. Juan Gedeon au dessin laisse exploser sa créativité et sa folie, les planches regorgent d'action, parfois même à la limite de l'illisible, on sent une énergie folle, une débauche de chaos et de couleurs pour cette litanie d'affrontements singuliers, comme une mise en scène à vaste échelle d'un combat de catch primaire. Évidemment, on pourra s'amuser à voir la manière dont les différents animaux plus ou moins anthropomorphes sont amenés dans le récit. Il existe une sorte de fil rouge qui respecte plus ou moins la tradition comme par exemple un superman qui vient d'une autre planète mourante et qui a été élevé par une famille (ici, même carrément une espèce différente de la sienne) ou bien le pendant de Batman qui vit un drame familial et se lance dans une quête de vengeance... ou encore une Wonder Woman préhistorique qui professe la paix et l'harmonie, mais qui, c'est un petit détail intéressant, présente un corps trapu et massif qui est loin de faire écho à la grâce et la beauté naturelle d'une princesse amazone souvent hyper sexualisée. On y trouve aussi une version "Jurassic" d'Aquaman, de Flash ou encore de Green Lantern, mais ils se contentent d'apparaître sans avoir de véritable impact sur le prolongement de cette histoire. Ce qui a été dit pour les bons l'est aussi pour les méchants, à commencer par exemple par une version dingue et violente du Joker (Jokerzard) ou d'Atrocitus (qui devient Atrocitaurus). 
JURASSIC LEAGUE : LA JUSTICE LEAGUE DES DINOSAURESIl faut tout de même l'admettre, cette critique ne pourra pas être très longue, à moins de se mettre à inventer des choses qui n'existent pas ou à vouloir faire celui qui pinaille sur des concepts ou des idées qu'il a probablement rêvé. Je vous le répète, ne cherchez pas une véritable histoire, ne cherchez pas de rebondissements, attendez-vous bien entendu à ce que le grand méchant (outre la version "Jurassic" du Joker) soit un équivalent au grand Darkseid (Darkyloseid). Les personnages n'ont pas d'approfondissement psychologique particulier, Jurassic League est juste un jeu de piste qui permet au lecteur de recouper ce qu'il sait déjà, confronté à ce que propose les deux auteurs Warren Johson et Gedeon.  Le dessin ultra dynamique de ce dernier est également complété par Rafa Garres et Jon Mikel, qui proposent des planches encore plus fouillées, grotesques, qui se rapprochent du travail d'un Geof Darrows, d'une certaine façon. Supersaure, Wonderdon ou encore Batsaure, c'est au final un énorme délire, une claque visuelle, une récréation pour grands enfants, mais aussi une lecture rapide et assez pauvre, pour ce qui est du contenu et de la narration.JURASSIC LEAGUE : LA JUSTICE LEAGUE DES DINOSAURES
 Sortie cette semaine, le vendredi 5 mai