Toute la beauté du monde - Thomas Azuélos
Présentation de l'éditeur
Mars 1939. Cerbère, à la frontière entre la France et l’Espagne. Les trains ne circulent plus. Les transbordeuses – les « orangères » – ne chargent plus les oranges qui pourrissent sur place. Sur la corniche, un hôtel, « le phallus de l’arrogance et de l’argent », est abandonné. Seuls trois hommes hantent les lieux : José de Villalobos, « peintre officiel », cherche la beauté pour sa grande fresque. Il croit l’avoir trouvée chez Montse, une orangère fière et farouche, qui fait passer des armes aux derniers résistants républicains.
Carles Bartomeu Altaió a survécu à la défaite de la Catalogne face aux troupes franquistes. Il est épuisé.
Walter Bermann est arrivé à l’hôtel tenant serré entre ses mains un manuscrit. Un « antidote à la folie des hommes », dont Staline veut se saisir, à tout prix.
Carles donnera la vie en cuisinant, José traquera la beauté avec une ferveur folle, Walter, accro à la morphine, sombrera peu à peu : trop juif, trop allemand, trop communiste, trop dissident... Où trouver la beauté ? Chez Montse, la résistante ? Dans la mort ou dans la vie ?
Une fable tragi-comique, signée par Thomas Azuélos (La ZAD, Le Fantôme arménien) en tant qu’auteur complet.
Thomas Azuélos
Thomas Azuélos est né en 1972 à Sète et vit aujourd'hui à Marseille.
Illustrateur pour la presse et dessinateur de bande dessinée, il a fait de la scénographie et du dessin animé. En 2010, il a reçu avec Serge Avédikian la Palme d’Or du court métrage pour Chiennes d’histoire.
Pour en savoir plus sur l’auteur : http://azuel.free.fr/
Mon avis
1939 Cerbère, première ville française après la frontière espagnole. C'est la retirada, les réfugiés espagnols affluent. Á Cerbère, les trains ne circulent plus. Une orangère, Montserrat, une magnifique résistante achemine des armes. José - un peintre fou alcoolique -, Carlos - un réfugié cuisinier républicain - et Walter, un juif philosophe sont retranchés dans un ancien hôtel de luxe à l'abandon.
C'est une fable aux allures de danse macabre. Nous sommes au point de bascule vers la seconde guerre mondiale.Les protagonistes se posent des questions. Pour chacun, que reste-t-il au bout du compte ? Où trouver la beauté du monde ?Le dessin est magnifique, sobre, épuré, sombre. Le noir est omniprésent. Deux couleurs émergent, le jaune et le vert .Ce roman graphique, c'est une question d'atmosphère. Certains dessins sont comme des tableaux. Magnifique !Ma note : 8/10Les jolies phrases
Les guerres et les révolutions ne sont rien à côté de ça. Le goût d'un bon plat. Perdre le goût, c'est perdre l'envie de vivre.
J'ai vu la mort en Catalogne. Elle n'a aucun sens. Ce n'est qu'un massacre.Il faut avoir une cause et s'il le faut accepter de mourir pour elle . L'Histoire jugera.La guerre est sans fin. Je choisis la vie.