Éditions Le livre de poche, 1963 (447 pages)
Ma note : 18/20Quatrième de couverture ...
Sir Arthur Conan Doyle naquit en 1859 à Edimbourg. Après avoir obtenu son doctorat, il devient médecin de marine et fait des voyages dans les mers arctiques, le long des côtes d'Afrique ; il prend part à la campagne du Soudan, à la guerre des Boers et à la première guerre mondiale.
Le succès d'un premier livre, La tache écarlate (1887) l'incite à se consacrer à la littérature et il créé le personnage de Sherlock Holmes qui devient extraordinairement populaire. Il écrit aussi des romans historiques : Micah Clarke (1889), Les exploits du brigadier Gérard (1896).
À la fin de sa vie, il se passionne pour l'occultisme et plusieurs de ses œuvres témoignent de cette nouvelle tendance : Une nouvelle révélation (1918), Pérégrinations d'un spiritualiste (1921). Il meurt à Crowborough dans le Sussex en 1930.
Plusieurs genres littéraires tirent leurs lettres de noblesse de Sir Arthur Conan Doyle : le roman policier et la fiction scientifique par exemple et, en dépit d'un grand nombre d'imitateurs, il reste vraiment Le Maître.
La première phrase
" En 1878, reçu médecin à l'université de Londres, je me rendis à Netley pour suivre les cours prescrits aux chirurgiens de l'armée ; et là, je complétai mes études. On me désigna ensuite, comme aide-major, pour le 5e régiment de fusiliers de Northumberland en garnison aux Indes. "
Mon avis ...
Publiées respectivement en 1887 et 1890, Une étude en rouge et Le signe des quatre constituent les deux premières enquêtes mettant en scène Sherlock Holmes, déjà flanqué de celui qui deviendra son plus fidèle allié et ami : le docteur Watson. Lu en 2018, Le chien des Baskerville fut un énorme coup de cœur dans ma vie de lectrice. Il me tardait donc de retrouver la plume de sir Arthur Conan Doyle. Je vous l'avoue tout de go : j'ai de nouveau adoré voyager dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle. J'ai littéralement été transportée dans les bas-fonds londoniens ; j'ai frissonné en rencontrant Jefferson Hope et Lucy, qui s'engagent (malgré eux) à côtoyer les mormons ; enfin, je me suis lancée à la recherche d'un trésor dans une Inde coloniale en pleine rébellion.
En parallèle d'enquêtes qui réussissent à nous tenir en haleine, Conan Doyle tisse donc une toile historique fascinante pour le lecteur. Il nous prend littéralement par la main, nous fait voyager et rencontrer de nombreux personnages. Certains sont terrifiants, d'autres attisent la curiosité ou encore suscitent chez nous une bonne dose d'empathie.
J'ai été surprise de découvrir que, dès les premiers écrits, le personnage de Sherlock Holmes est déjà finement dessiné. Il joue du violon, se montre facilement insomniaque, tout en se dotant d'une capacité de déduction hors du commun. Volontiers cocaïnomane (ce que déplore bien légitimement Watson qui nous narre les aventures de son alter ego), notre détective est généralement sollicité lorsque Scotland Yard fait chou blanc. Le docteur Watson se montre bien plus humain et proche du lecteur. Il nous est présenté comme un jeune médecin-chirurgien, rapatrié d'Afghanistan où il a contracté la fièvre typhoïde. J'ai en tout cas beaucoup aimé les suivre tous les deux, et assister à leur amitié naissante. D'autres protagonistes emblématiques de la série, comme l'inspecteur Lestrade ou encore Mrs Hudson (logeuse du 221B Baker Street), sont déjà présents. Inutile de vous dire qu'il me tarde de retrouver tous ces personnages incroyables, sans doute avec Les aventures de Sherlock Holmes (un recueil de nouvelles) si je suis l'ordre chronologique de publication.
Lauriston Gardens, près de Londres. Un cadavre est retrouvé dans une maison abandonnée. Pas de coups ni de blessures apparentes. Seule une inscription sur le mur, rédigée avec du sang, fait froid dans le dos : "Rache" nous dit-elle. Rien ne semble avoir été dérobé, alors pourquoi un tel crime ? Peu à peu, Sherlock Holmes collecte des indices qui auront vraisemblablement totalement échappé aux fins limiers de Scotland Yard.
J'ai littéralement dévoré ce roman qui nous entraîne bien évidemment dans le Londres de la fin du XIXe siècle, mais qui nous propose également un véritable retour en arrière pour nous expliquer le mobile du crime. Ce fut pour moi étonnant et fascinant à la fois, tant je ne m'attendais pas à ce voyage dans le temps. J'ai bien évidemment été quelque peu menée en bateau, puisque jusqu'à la seconde partie du récit il est totalement impossible de faire des liens entre la scène de crime et les chapitres se déroulant dans l'Ouest américain. Holmes et Watson se lancent quant à eux dans l'aventure de la colocation, et l'on apprend (avec bonheur) à les découvrir peu à peu.
221B Baker Street. Mary Morstan, une potentielle riche héritière, demande conseil à Sherlock Holmes. Depuis le décès de son père, navigateur aux Indes, la jeune femme s'étonne de recevoir des perles mais surtout... on n'a de cesse de lui répéter qu'elle serait victime d'une injustice. Un pli anonyme lui propose un rendez-vous pour lui en expliquer les tenants et les aboutissants. Seulement, est-il vraiment prudent qu'elle s'y rende seule ?
Deuxième roman mettant en scène Sherlock Holmes, Le signe des quatre est également un bon cru. Cette aventure nous lance à la poursuite de dangereux malfrats (sur lesquels nous n'aimerions franchement pas tomber). Cet écrit est tout à la fois l'ancrage de la complicité entre Holmes et Watson (nos deux héros aux personnalités toujours aussi antagonistes), mais également une enquête palpitante et pleine d'action, ainsi que l'émergence d'un amour naissant. L'atmosphère poisseuse des bas-fonds de Londres ; l'exotisme d'un danger tout droit venu des Indes ; ou encore la scène d'une course-poursuite sur la Tamise : tout est fait pour captiver le lecteur, et l'on ne s'ennuie pas une seule seconde.
En bref, après avoir été séduite par les descriptions des landes et l'intrigue quasi surnaturelle du Chien des Baskerville, je ne m'attendais pas à autant apprécier les deux premières enquêtes mettant en scène Sherlock Holmes. Le coup de foudre fut immédiat. Et il me tarde bien évidemment de poursuivre l'aventure.
Extraits ...
" Sherlock Holmes ne paraissait certes pas difficile à vivre ! C'était, à sa manière, un homme tranquille, avec des habitudes invariables. Il était rarement debout après dix heures du soir et le matin, immanquablement, avant que j'eusse quitté mon lit il avait pris son petit-déjeuner et était sorti. Tantôt il passait la journée au laboratoire de chimie, tantôt dans les salles de dissection ; de temps à autre, il faisait une longue marche qui, semblait-il, le conduisait parmi les quartiers les plus mal famés. "
" Mais l'amour est tout d'émotion. Et l'émotivité s'oppose toujours à cette froide et véridique raison que je place au-dessus de tout. Personnellement, je ne me marierai jamais de peur que mes jugements n'en soient faussés. "