Pour Dana, jeune femme issue d'un milieu modeste, Basil Paternoster a tout du compagnon idéal : séduisant, éloquent et de bonne famille. Mais lorsque vient la rencontre avec les beaux-parents, dans leur vaste propriété de campagne lors d'un été caniculaire, les choses s'engagent mal. Ballottée entre les apéritifs qui n'en finissent pas, les traditions qui lui sont étrangères, et les échos de sombres secrets de famille, Dana doute. A-t-elle vraiment envie de faire partie de ce clan ? Alors que ses idéaux se brisent et que la réalité la rattrape, c'est tout son équilibre qui chavire. Et si le bonheur n'était qu'un piège bien cruel ? Dana est une jeune femme issue d'un milieu social modeste. Sa mère l'a élevée seule. A la suite d'une déception amoureuse, Dana rencontre Basil Paternoster, fils de bonne famille. Au bout de quelques mois, il l'invite à rencontrer ses parents, dans leur maison de campagne isolée. Très vite le malaise et les doutes s'installent... Pater Noster est un roman difficile à classer. Il relève de la comédie sociale, de la fable politique mais il possède aussi des touches fantastique habilement maîtrisées. Julia Richard nous offre un roman hybride qui ne peut vous laisser indifférent. Dana, d'origine maghrébine, va l'apprendre à ses dépens. Fréquenter la famille Paternoster, c'est se plier à des codes, à des lois. Pour s'intégrer dans cette famille, elle va devoir faire de nombreuses concessions. C'est dérangeant à plusieurs points de vue. Julia Richard dénonce de manière habile à la fois la lutte des classes, Dana venant d'un milieu social très modeste, mais aussi une société raciste et patriarcale. Dana a la peau trop foncée, des cheveux trop crépus. Elle détonne dans cette famille bourgeoise conservatrice. Rapidement, le malaise grandit et s'installe. Cette lecture est dérangeante, malaisante. On est Dana. On sent les remarques, les regards qui font sentir que nous ne sommes pas vraiment à notre place. Et puis, il y a ce sentiment qui plane, de danger imminent. On devine que les choses ne peuvent qu'empirer. Il y a d'ailleurs plusieurs scènes marquantes qui mènent au bord du malaise. Je terminerai en parlant du style de l'autrice auquel j'ai été très sensible. Elle écrit vraiment très bien. Sa langue est riche et travaillée, parlante et très belle voire poétique. " Pater Noster " est une fable sociale marquante, qui m'a fait froid dans le dos et qui trouvera écho en chacun de nous.