Simon Tregarth a bien des problèmes ; on lui offre de fuir dans une autre dimension ; pour lui, c'est une chance à ne pas manquer. Mais le monde magique d'Estcarp, cerné par ses ennemis, baigné par le Pouvoir qui peut à la fois le sauver et le détruire, est condamné à vivre dangereusement. Tregarth n'a plus le choix ; il s'enrôle sous la bannière des chevaliers et des sorcières ; il ira jusqu'au bout. Simon Tregarth est un voyou qui a des dettes de jeux. On lui propose d'effacer son passé et de fuir dans une autre dimension. Simon accepte et bascule dans le monde d'Estcarp, régi par des sorcières... Andre Norton est une figure de la littérature américaine de SF. Autrice de nombreux ouvrages, elle s'essaie à la fantasy avec ce premier ouvrage paru en 1963. Les éditions Mnemos publient à nouveau cette œuvre 60 après. Il faut, à mon sens, prendre en considération la première date de parution de l'œuvre avant de se lancer dans cette lecture. Depuis 1963, la fantasy a énormément eu de succès et a beaucoup évolué. Si ce roman fait figure d'œuvre précurseuse, on peut juger qu'elle a un peu vieilli tout de même. Notre Simon est propulsé dans un monde de sorcières presque sans raison et bien rapidement. Le hasard fait si bien les choses qu'il rencontre et sauve la sorcière d'Estcarp. Il va entrer à son service comme soldat. Complots, royaumes qui s'affrontent, batailles, sont le lot de ce roman dont la fantasy repose en effet sur une société matriarcale où les sorcières ont des dons psychiques. Nous sommes donc avec une magie moins spectaculaire que ce dont on a l'habitude. La magie repose essentiellement sur la télépathie et la télékinésie. Le worldbuilding n'est pas vraiment développé. On est surtout dans une succession d'actions qui sont d'ailleurs plus racontée que montrées. C'est là où le bât blesse selon moi. J'ai eu l'impression qu'on me racontait une sorte de contes de fée. Ce n'est pas mal écrit; ce n'est pas mauvais en soi. Mais depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et la fantasy a beaucoup évolué. Les personnages paraissent froid et distants d'ailleurs. L'introduction initiale est très éclairante à ce sujet et je suggère d'ailleurs de la lire avant d'attaquer le roman (contrairement à ce qui est annoncé). " Witch world " m'a donc permis de découvrir un classique de la littérature fantasy mais j'en resterai là pour cette saga.