Je remercie les Editions Plon pour cette nouvelle lecture.
Alexandra Echkenazi
Biographie de l'auteure
Après une quinzaine d'années passées au Parisien comme fait-diversière et spécialiste des sujets de société, Alexandra Echkenazi
est aujourd'hui scénariste (cocréatrice de la série policière Simon Coleman sur France 2) et romancière. Elle est l'autrice chez Belfond du Journal de Mary et du Joueur de baccara. La Mère et l'Assassin est son troisième roman.
Présentation de l'éditeur
La mère parfaite n’existe pas. Elle peut mentir, tromper.
Et parfois même tuer.
Quelques jours plus tôt. Une jeune capitaine de police de Rennes, Nina Kaminski, s’empare de l’affaire Bennec. Ce professeur de sport accusé de meurtre trois mois auparavant vient de sortir de détention provisoire pour vice de procédure. En épluchant le dossier, Nina découvre rapidement de nombreuses incohérences dans l’instruction et un détail qui retient particulièrement son attention. Morgane Le Dantec et sa fille Océane semblaient partager un intérêt commun pour le séduisant professeur. Mère et fille étaient-elles rivales ? Et si Glenn Bennec était innocent comme il le clame depuis le début ?
Ma chronique :
Il est des polars dont on regretterait d'être passé à côté. La mère et l'assassin est sans conteste de ceux là. L'auteure nous livre un thriller psychologique fort bien mené. L'action se situe en Bretagne entre Rennes et Saint-Malo. La famille Le Dantec implose suite à la disparition de leur fille aînée Océane dix-sept ans. Morgane, la mère quitte le foyer pour se réfugier sur un bateau ayant appartenu à son père. Titouan reste avec sa fille cadette sans bien comprendre se qui se joue. On apprend qu'Océane en pinçait pour son prof de gym, un séduisant quadra, Glenn Bennec qui ne laisse pas indifférente Morgane. Lorsque Nina la jeune capitaine de police, nouvelle recrue, débute son enquête, Glenn sort de détention provisoire pour vice de procédure alors que toutes les preuves l'incriminent. J'ai trouvé se polar très bien construit, une intrigue captivante qui tien en haleine jusqu'à la fin. Les rebondissements et les indices sont bien placés et ajoutent de la tension et du suspense au récit. Les personnages sont soigneusement construits et on comprend leur motivations profondes, sans oublier une dimension psychologiques qui offre un intérêt supplémentaire. L'écriture est fluide et habile, des descriptions percutantes et des dialogues réalistes. J'ai apprécié les thèmes explorés comme celui inépuisable de la maternité, nous avons trois femmes qui se démarque dans leur rôle de mère ou de future mère, c'est passionnant. Le fait que mère et fille soit intéressée par le même homme était surprenant et, il faut le reconnaître un peu dérangeant mais cela est un des éléments essentiels de l'intrigue. Le récit est divisé en plusieurs parties qui correspondent au cycle de la marée et ne reste pas toujours linéaire, il y a des retours en arrière et les temporalité se confrontent ainsi. Alors même si j'ai eu le nez fin, la résolution finale a su me surprendre. Bonne lecture.
Citations :
Le cycle d’une marée compte plusieurs phases. Le flot : la mer monte durant cinq à six heures, c’est un moment dangereux, pendant lequel les promeneurs et nageurs imprudents peuvent se retrouver emprisonnés. La pleine mer : la marée montante atteint son point culminant. L’étale : plus rien ne bouge, le courant est nul, il dure une vingtaine de minutes. Le jusant : la mer redescend jusqu’à son niveau initial et laisse réapparaître, cinq à six heures plus tard, ce que la marée montante avait englouti, rochers, coquillages, seaux, râteaux. Cadavres du passé.
Nina sentit de nouveau une boule lui monter dans la gorge et se jeta sur la cuvette des toilettes. Au loin, Maël avait mis en route la machine à moudre le café et n’entendait rien. Il affichait un grand sourire, heureux comme un futur père, à mille lieues de se douter combien Nina le maudissait entre deux jets de vomi.