Une légère victoire - Odile d'Oultremont
Julliard
Parution : 02/03/23
Pages : 256EAN : 9782260055716
Prix : 20 €
Présentation de l'éditeur
« C’est ahurissant à quel point une phrase, une seule, constituée des mêmes mots, en tous points pareils, a suffi à rendre à Nour son monde entier et à faire éclore en Ponthus les prémices d’une vérité dont aucun parent ne voudrait. »
Chacun à sa manière, Nour Delsaux et Yarol Ponthus sous-vivent. L’une est enfermée dans une existence où elle se satisfait de petits arrangements avec elle-même, l’autre est écroué depuis un quart de siècle dans une cellule de huit mètres carrés.
En février 2020, dans d’étranges circonstances, la trajectoire de l’un percute celle de l’autre.
L'auteure
Scénariste et réalisatrice, Odile d’Oultremont vit entre Bruxelles et Paris. Son premier roman "Les déraisons" est paru en décembre 2017. Prix des lecteurs de Club 2018 et Prix de la Closerie des Lilas.
2017 Les déraisons - Editions de l'Observatoire2019 Baïkonour - Editions de l'Observatoire
© Barbara Iweins
Mon avisDeux êtres que tout oppose, des univers aux antipodes, qui n'auraient jamais dû se croiser, et pourtant la vie de l'un va entrer de plein fouet dans la vie de l'autre. Un choc percutant qui nous donne un très beau roman qui m'a bouleversée ! Nour Delsaux est en couple avec Jeff alias Jean-François, le fils du ministre de l'industrie . Elle est assistante de direction au journal "Le Monde". Son rêve était d'être journaliste mais bon ! Elle vit dans un milieu bourgeois. Jeff est souvent absent, trop pris par son travail et il faut bien le dire plus préoccupé par ce qui pourrait atteindre ses parents au niveau politique que par l'amour qu'il porte à Nour.Yarol Ponthus est enfermé depuis 25 ans dans sa cellule de 8m2, condamné pour un quintuple assassinat et un passé compliqué. Il est devenu un prisonnier exemplaire, repenti, cultivant un petit bout de jardin dans la cour. Sa sortie approche, il faut qu'il s'y prépare. Rien ne l'attend vraiment dehors hormis une fille qu'il n'a plus vu depuis son incarcération.C'est l'anniversaire de la mort de son père et Nour décide de se rendre au cimetière pour y déposer des fleurs. A bord de sa voiture hybride, ultra silencieuse, elle va percuter mortellement une femme, Constance Rodriguez.Cet élément va changer leurs vies.C'est fort, percutant, bluffant. L'écriture d'Odile est très belle, addictive, impossible de lâcher ce roman superbement bien construit. Peu à peu les deux personnalités se dessinent. On passe de l'un à l'autre, en écoutant leurs doutes, désespoirs ou espoirs. On entre dans leur tête, au plus profond de leurs pensées, ressentis, sentiments. On découvre l'univers carcéral, la complexité de l'être humain et des deux milieux que tout oppose.A la lecture j'ai beaucoup pensé à l'univers de Matthieu Ménégaux qui excelle dans ce registre.A lire absolument.
Coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
La part la plus intéressante de chacun réside dans ce que l'on ne peut prévoir.
La chute vertigineuse, le déporte dans la pénombre et le sang des souvenirs fait exploser ses veines.
Elle a déjà souffert de le vivre, on ne va pas lui demander de commenter le drame.
Dieu que c’est bon cette eau chaude qui l’enserre d’un coup. Elle ferme les yeux. Plus rien de léger ne demeure en elle. Elle est sac de pierres, container en acier, bloc de granit, rigide et froide, comprimée à en crever.Tandis que sur son corps se répand la chaleur, jaillissent les larmes du désespoir. La mort de cette femme, irréversible, est la plus violente des astreintes.
On dirait qu'il a perdu l'ouïe. Alors Zoltan s'approche et murmure avec douceur ; la proximité entre eux, dessinée au fil des ans comme un poème, a creusé dans la vase de leur quotidien des sillons plus forts qu'une tempête. Si les oreilles de Yarol, à la vie, sont devenues sourdes, désormais Zoltan écoutera doublement parce qu'en captivité les liens sont costauds bien plus qu'ailleurs et l'amitié a tout d'un brasier ardent.
Dans le corps du père, une invasion commence. Une invasion timide mais tenace, l'émergence d'une densité de sentiments dont il se souviendra toujours, des jours, des mois, des années après la naissance de Constance. Un geyser, c'est ce qu'il dit à Alix au retour de l'hôpital. Elle, grand-mère désormais, a juré de ne plus boire. Elle l'a juré à son miroir et rien qu'à lui.Le geyser amorce son jaillissement continu, de l'amour qui provient d'on ne sait où pour aller on ne sait où.
Son corps contredit son âme, crée une faille qui ne cessera de gagner en puissance, elle le sait.
Du même auteur j'ai lu
Cliquez sur la couverture pour avoir accès à la chronique
Julliard
Parution : 02/03/23
Pages : 256EAN : 9782260055716
Prix : 20 €
Présentation de l'éditeur
« C’est ahurissant à quel point une phrase, une seule, constituée des mêmes mots, en tous points pareils, a suffi à rendre à Nour son monde entier et à faire éclore en Ponthus les prémices d’une vérité dont aucun parent ne voudrait. »
Chacun à sa manière, Nour Delsaux et Yarol Ponthus sous-vivent. L’une est enfermée dans une existence où elle se satisfait de petits arrangements avec elle-même, l’autre est écroué depuis un quart de siècle dans une cellule de huit mètres carrés.
En février 2020, dans d’étranges circonstances, la trajectoire de l’un percute celle de l’autre.
L'auteure
Scénariste et réalisatrice, Odile d’Oultremont vit entre Bruxelles et Paris. Son premier roman "Les déraisons" est paru en décembre 2017. Prix des lecteurs de Club 2018 et Prix de la Closerie des Lilas.
2017 Les déraisons - Editions de l'Observatoire2019 Baïkonour - Editions de l'Observatoire
© Barbara Iweins
Mon avisDeux êtres que tout oppose, des univers aux antipodes, qui n'auraient jamais dû se croiser, et pourtant la vie de l'un va entrer de plein fouet dans la vie de l'autre. Un choc percutant qui nous donne un très beau roman qui m'a bouleversée ! Nour Delsaux est en couple avec Jeff alias Jean-François, le fils du ministre de l'industrie . Elle est assistante de direction au journal "Le Monde". Son rêve était d'être journaliste mais bon ! Elle vit dans un milieu bourgeois. Jeff est souvent absent, trop pris par son travail et il faut bien le dire plus préoccupé par ce qui pourrait atteindre ses parents au niveau politique que par l'amour qu'il porte à Nour.Yarol Ponthus est enfermé depuis 25 ans dans sa cellule de 8m2, condamné pour un quintuple assassinat et un passé compliqué. Il est devenu un prisonnier exemplaire, repenti, cultivant un petit bout de jardin dans la cour. Sa sortie approche, il faut qu'il s'y prépare. Rien ne l'attend vraiment dehors hormis une fille qu'il n'a plus vu depuis son incarcération.C'est l'anniversaire de la mort de son père et Nour décide de se rendre au cimetière pour y déposer des fleurs. A bord de sa voiture hybride, ultra silencieuse, elle va percuter mortellement une femme, Constance Rodriguez.Cet élément va changer leurs vies.C'est fort, percutant, bluffant. L'écriture d'Odile est très belle, addictive, impossible de lâcher ce roman superbement bien construit. Peu à peu les deux personnalités se dessinent. On passe de l'un à l'autre, en écoutant leurs doutes, désespoirs ou espoirs. On entre dans leur tête, au plus profond de leurs pensées, ressentis, sentiments. On découvre l'univers carcéral, la complexité de l'être humain et des deux milieux que tout oppose.A la lecture j'ai beaucoup pensé à l'univers de Matthieu Ménégaux qui excelle dans ce registre.A lire absolument.
Coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
La part la plus intéressante de chacun réside dans ce que l'on ne peut prévoir.
La chute vertigineuse, le déporte dans la pénombre et le sang des souvenirs fait exploser ses veines.
Elle a déjà souffert de le vivre, on ne va pas lui demander de commenter le drame.
Dieu que c’est bon cette eau chaude qui l’enserre d’un coup. Elle ferme les yeux. Plus rien de léger ne demeure en elle. Elle est sac de pierres, container en acier, bloc de granit, rigide et froide, comprimée à en crever.Tandis que sur son corps se répand la chaleur, jaillissent les larmes du désespoir. La mort de cette femme, irréversible, est la plus violente des astreintes.
On dirait qu'il a perdu l'ouïe. Alors Zoltan s'approche et murmure avec douceur ; la proximité entre eux, dessinée au fil des ans comme un poème, a creusé dans la vase de leur quotidien des sillons plus forts qu'une tempête. Si les oreilles de Yarol, à la vie, sont devenues sourdes, désormais Zoltan écoutera doublement parce qu'en captivité les liens sont costauds bien plus qu'ailleurs et l'amitié a tout d'un brasier ardent.
Dans le corps du père, une invasion commence. Une invasion timide mais tenace, l'émergence d'une densité de sentiments dont il se souviendra toujours, des jours, des mois, des années après la naissance de Constance. Un geyser, c'est ce qu'il dit à Alix au retour de l'hôpital. Elle, grand-mère désormais, a juré de ne plus boire. Elle l'a juré à son miroir et rien qu'à lui.Le geyser amorce son jaillissement continu, de l'amour qui provient d'on ne sait où pour aller on ne sait où.
Son corps contredit son âme, crée une faille qui ne cessera de gagner en puissance, elle le sait.
Du même auteur j'ai lu
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