Photographe mondialement connu pour ses clichés en noir et blanc, Robert Doisneau (1912-1994) aura laissé une œuvre immensément riche. Des enfants en culottes courtes au monde ouvrier, des amoureux aux portraits d’artistes célèbres, c’est un véritable voyage dans le temps qui s’offre à nous. La ville de Caen nous propose une exposition rassemblant 88 photographies célèbres, toutes choisies avec la complicité d’une des deux filles de l’artiste (Francine Deroudille).
Comme beaucoup d’entre nous, je ne connaissais au départ que sa photo (sans doute la plus médiatisée) commandée pour le magazine Vogue en 1950 : Le baiser de l’hôtel de ville. C’est donc avec beaucoup de curiosité que j’espérais en apprendre davantage sur Robert Doisneau, en découvrant notamment sa manière de travailler ou encore les thématiques qu’il aimait capturer. L’exposition est divisée en plusieurs grands thèmes qui aident tout à fait le visiteur à s’y retrouver. Le monde du travail côtoie ainsi toute une série de photographies consacrées à l’enfance, avant de retrouver la thématique de l’amour, ou encore des clichés en lien avec la mode et les mondanités.
Ci-dessous : La famille du blanchisseur (1949) ; Le baiser de l’hôtel de ville (1950) ; Les danseurs élégants (1951) ; L’information scolaire (1956).
J’ai réellement apprécié me plonger dans ces photographies évoquant une autre époque. Doisneau réussit souvent à capter un regard, une émotion. L’homme est mis au cœur de son travail artistique, et c’est sans doute le plus passionnant. Si l’artiste adorait capter la vie quotidienne des Parisiens, on retrouve également de nombreux clichés de célébrités (Pablo Picasso ou encore Juliette Gréco). Certaines photos se font joyeuses, d’autres plus nostalgiques. Toutes les classes sociales sont représentées. Robert Doisneau évoque la période de l’après-guerre, tout comme le temps qui passe (comme cette photo représentant un vieux couple dans son appartement, derrière une photo de mariage). Œuvres d’art, ces photographies sont une trace du passé, de véritables témoins de l’histoire du XXe siècle.
Ci-dessous : Bal chez le baron de l’Espée (1949) ; L’archer (1958) ; La maison des locataires (1962) ; Les coiffeuses au soleil (1966).
Je suis donc ressortie de cette exposition avec des étoiles plein les yeux. Mon seul regret : qu’il n’y ait pas davantage de textes, ou une rétrospective de ce que fut la vie de Robert Doisneau. Les photos s’enchaînaient parfois un peu trop vite. Reste que cette expo est parfaite pour les petits curieux, les amateurs, en bref toutes celles et ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur le travail de cet artiste.