Le livre de Poche – 2021 – 240 pages
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« Un dépotoir pour toutes celles nuisant à l’ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion. » Il s’agit de La Salpêtriètre, l’hôpital dirigé par Charcot, qui depuis vingt ans, se charge de soigner toutes ces femmes que la société juge hystériques. Nous sommes en 1885, Victor Hugo se meurt.
Entre les murs de La Salpêtrière, il y a Louise, une adolescente abusée par son oncle, Thérèse, une vieille prostituée au grand cœur, Geneviève l’intendante dévouée corps et âme à Charcot depuis vingt ans. Et Eugénie, qui va bientôt les rejoindre, internée par son père parce qu’elle voit des fantômes et qu’elle a osé lire le livre d’Allan Kardec..
Dans deux semaines aura lieu le bal de la mi-carême, le fameux bal des folles… Un événement qui enthousiasme les pensionnaires autant que le beau Paris. Les femmes se pomponnent, choisissent leur tenue, oublient un temps leur situation… Les crises d’hystérie disparaissent. Le temps d’une soirée, deux mondes aux antipodes vont se rencontrer, deux classes différentes. Pour le meilleur et pour le pire.
Le Bal des folles est un roman si bien écrit, aux personnages féminins incandescants, qui retranscrit de façon si vive l’atmosphère de ce Paris de la fin du XIXème, où les femmes sont étouffées – annihilées – par la société patriarcale. Une femme n’existe que sous la coupe d’un père ou d’un mari et si elles font des vagues, on les enferme, on les efface.
Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout cet épisode de l’histoire de la médecine. C’est une lecture nécessaire et un pied de nez réjouissant à cet épisode historique absolument glaçant et révoltant.