" Les Chambres "
ARAGON Louis
Le viscéral tout autant qu'attachement du Lecteur à l'œuvre d'Aragon. Dont et bien évidemment ce recueil qu'il découvrit à la toute fin des années 1970, mais que Gallimard vient de rééditer et dont il a fait l'acquisition (bien que sa bibliothèque abrite contienne l'ouvre poétique que publia le Livre-Club Diderot). Poème du temps qui ne passe pas. Un ensemble qui met à nu, à travers la mémoire des lieux de l'union qui fut amour, ce que ce temps qui ne passe pas l'angoisse face à ce qu'il adviendra.
" Ma lèvre à ton épaule étouffe les sanglots d'anciennes nuits
Chambres où ne parlent plus que les meubles abandonnés à l'ombre
Nous arrivons au bout du voyage. Les chevaux
N'en peuvent plus. Même les grelots
Et puis, un peu plus loin...
" Il fera si beau de mourir quand ce sera
Le soir d'enfin mourir d'enfin
D'enfin mon amour d'à mourir le soir d'enfin
Un soir d'aubépines en fleurs aux confins des parfums et de la nuit
Un soir profond comme la terre de se taire
Un soir si beau que je vais croire jusqu'au bout
Dormir du sommeil de tes bras
Dans le pays sans nom sans éveil et sans rêves
Le lieu de nous où toute chose se dénoue