Folio – janvier 2023 – 448 pages

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Vina est une élève surdouée – un esprit trop aiguisé dans un corps d’enfant -, elle se retrouve exclue du lycée parce qu’elle a menacé un autre élève avec un cutter. Sa mère, bouleversée, la conduit dans les Vosges, chez son grand-oncle Thomas. Sa maison cernée de forêts. Ses rapaces – avec lesquels il semble communiquer, avoir un lien spécial. Il a plus de quatre-vingt dix ans et son passé le hante. Son passé de soldat, français – alsacien-, obligé de s’enrôler dans l’armée allemande avec son frère Alex. Ce frère qui ne reviendra jamais.

Dans cette maison isolée, mère et fille se retrouvent face à elles-mêmes. Elisabeth qui se rend compte qu’elle flirte avec le burn out. Vina et sa peur de l’abandon. Les fantômes du passé refont surface à mesure que l’adolescente incandescente se familiarise avec ce grand-oncle mystérieux. Quels souvenirs se cachent dans son coffre en bois empli de cahiers?

Le parallèle entre Vina, tiraillée entre sa mère (réelle) et sa mère (porteuse) ; Thomas qui a dû combattre pour l’armée allemande alors qu’il est français alsacien. Thomas qui est un Malgré-nous. Mais il n’est pas le seul à ne pas avoir cru en son uniforme, à avoir porté un uniforme qui n’était pas le sien.

« Parce qu’on est si vulnérable quand on n’est plus celui qu’on était, mais pas encore celui qu’on va devenir. »

Comme j’ai aimé cette lecture! Des personnages qui vont peu à peu lâcher prise et se libérer de leur passé, faire la paix avec eux-même. La femme et l’oiseau est un roman surprenant et poétique, si bien écrit. Un roman qui donne des ailes.