Éditeur : La chouette à lunettes
Parution : 08/04/2023
Nombre de pages :
Genre : 276
L'auteur :
Quatrième de couverture :
Je suis convaincu que pour rester impuni, ne pas se faire prendre, il ne faut pas commettre le meurtre de trop. Ma décision est arrêtée, quoiqu’il advienne je m’en tiendrais à cinq. Cinq crimes, pas un de plus pas un de moins, cela me semble un nombre raisonnable. De toute façon, je n’ai pas idée de la quantité minimum nécessaire de meurtres pour avoir droit au titre de tueur en série.Sincèrement et sans me vanter, je pense que j’ai toutes les cartes en main, il ne reste plus qu’à attendre le bon moment et surtout les bonnes personnes qui feront des victimes idéales.
Mon avis :« Un représentant de commerce, c’est comme un curé, plus il est jovial et rondouillard, plus on lui fait confiance. »
Contrairement à ce que son patronyme pourrait indiquer, le mal nommé Philippe Fortunier est loin d'être né sous d'heureux auspices. Entre la violence d'un père alcoolique et un physique replet qui lui a attiré de nombreux quolibets de la maternelle à l'âge adulte, on entame la lecture de ce livre avec une bonne dose de compassion envers le malchanceux. Un élan empathique vite réfréné quand on découvre les noirs desseins du (faussement) sympathique représentant de commerce des établissements Bony. A la lecture d'un polar au titre évocateur (Le boucher), ce dernier décide d'entamer une carrière de tueur en série. Planifiant ses crimes avec minutie à l'aide d'un carnet rouge sang et obéissant à des règles rigoureuses, il écume la Région Rhône-Alpes à la recherche de ses proies, toutes des femmes choisies sur des critères très précis. Ce dernier va donner du fil à retordre aux forces de police qui se sentent dépassées face à des meurtres aussi odieux qu'inexplicables. Tant par le profil disparate des victimes que par l'absence de mobile apparent. Un véritable casse-tête chinois… Se laissant griser par la facilité à exécuter ses crimes et par l'impuissance des forces de l'ordre, le rusé meurtrier va multiplier les risques.Saura-t-il s'arrêter à temps et échapper à la sagacité des enquêteurs ? Le crime parfait existe-t-il vraiment comme il semble le croire ?
Empruntant les codes du roman policier, l'auteur brosse le portrait non dénué d'humour d'un personnage cynique et dépourvu de compassion, pour qui le crime ne représente qu'un divertissant jeu tactique et les victimes de simples pions sur un échiquier. On avance avec autant d'effroi que d'amusement dans la lecture de cette intrigue soigneusement construite, découvrant avec effarement le parcours macabre de ce personnage dénaturé et sans vergogne. Par ailleurs, le titre du roman ne prend tout son sens qu'à la fin du récit, et on ne peut que saluer l'habilité de l'auteur à se jouer si facilement de nous !
Merci à Yves Montmartin.