The flash : flashpoint avant la fin de l'univers dc

THE FLASH : FLASHPOINT AVANT LA FIN DE L'UNIVERS DC
Il vous est déjà probablement arrivé d'aller au restaurant dans l'espoir de dévorer un bon repas, mais d'attendre tellement longtemps avant le retour du serveur, au point de ne plus avoir faim lorsque le plat commandé arrive enfin sur la table. Entre-temps, vous vous êtes gavés de petits hors-d'œuvre apéritifs et vous n'êtes plus certains d'avoir encore envie de ce que vous avez commandé, une heure auparavant. C'est un peu le principe de The Flash, qui est un des tout derniers films du DC Universe tel que nous le connaissons (le second Aquaman bouclera la boucle, en décembre, avant une reprise en main radicale par James Gunn).  Pire encore, The Flash a été plombé par une série de retards réguliers, par les frasques de son acteur principal (Ezra Miller) qui fréquente tout autant les tribunaux que les plateaux de tournage, sans oublier la critique qui s'est acharnée sur le long-métrage, en le descendant en flammes dès les premières heures.  Avec un tel tableau sous les yeux, difficile d'aller voir le travail d'Andy Muschietti sans nourrir de sérieuses préoccupations sur la pertinence de l'achat d'un billet. Notre objectif aujourd'hui sera de vous confirmer que le film est bancal, sans pour autant être radicalement mauvais. On peut même considérer que votre souhait est de passer deux heures dans une salle obscure où ingurgiter un divertissement qui tient autant de la comédie super-héroïque que de la mise en scène du Multivers DC, alors vous avez de fortes chances de ressortir le sourire aux lèvres. Inversement, toute ambition cinématographique exigeante peut être laissée au vestiaire. The Flash, je ne vous apprends probablement rien, repose sur le célèbre événement Flashpoint qui redéfinissait l'univers DC, par le truchement d'un voyage dans le temps qu'effectue le bolide écarlate, en voulant changer le cours des événements ( sauver sa mère, assassinée dans sa cuisine et/ou innocenter le père, accusé du meurtre). Barry Allen enclenche une série de réactions en chaîne qui provoque l'apparition d'une nouvelle réalité. Barry Allen franchit la barrière temporelle pour se retrouver dans un monde où il est adolescent (étudiant), n'a donc pas encore obtenu ses pouvoirs et où sa mère est encore vivante. Il en est arrivé là en modifiant un petit détail de la chronologie, en lien avec un supermarché; nous n'en dirons pas plus pour ceux qui souhaitent avoir la surprise au cinéma. Dans ce nouvel univers qu'il découvre, Barry existe déjà. Aussi les deux jumeaux vont devoir cohabiter : à la fois celui plus mûr, réfléchi, pondéré, devenu un super-héros et sa version immature, voire même complètement demeurée, qui ne pense qu'à s'amuser et ne prend absolument rien au sérieux. Autre problème lié à cette cohabitation, la nécessité de faire en sorte que le cadet soit bien présent au bon endroit à la bonne heure, pour être frappé par l'éclair et aspergé des bonnes substances chimiques, afin de devenir à son tour le Flash. Une expérience à reproduire à tout prix et qui va malheureusement tourner cours, et aboutir à un résultat inattendu. 
THE FLASH : FLASHPOINT AVANT LA FIN DE L'UNIVERS DC
Vous n'avez donc peut-être plus faim, mais le fait est que ce qu'on vous apporte sur la table a tout de même de quoi vous convaincre de planter votre fourchette et de manger distraitement. Je vous le répète, il y a de bonnes choses dans The Flash et si nous comparons ce film au reste des productions DC Warner de ces dernières années, il est même probable et honnête de le classer parmi le haut du panier. Tout d'abord, il n'était pas simple de faire vivre à l'écran deux versions différentes d'un même personnage, à un âge sensiblement identique (la différence n'est pas si grande) et Ezra Miller s'en sort bien, en interprétant cette paire de Barry Allen au sens de la responsabilité fort différent. Puis il faut aborder le cas Michael Keaton. C'est un plaisir de le voir revenir en Batman et son personnage est si bien écrit, convaincant, qu'il mériterait un film à lui tout seul. Ce Bruce Wayne usé, qui a renoncé à exercer son activité de super-héros et puis finalement revient pour un dernier baroud donneur, impressionne tout en sobriété, avec une étincelle de sympathie que n'ont pas forcément les "Batman" les plus récents à l'écran (devenu le névrosé par excellence chez les super-héros). Dernière chose à ajouter, la présence de Sasha Calle au casting, en tant que Supergirl. Physiquement très éloignée des canons de la cousine de Kal-L présente dans les comics, elle parvient toutefois à convaincre dès sa toute première apparition. Elle dégage suffisamment de puissance et de charisme (outre une plastique irréprochable) pour donner l'idée aussi qu'un film sur mesure pourrait lui être cousu main et proposé à l'avenir. Parlons également des nombreux caméos qui parsèment ce long métrage. C'est aussi un hommage globalement réussi à l'histoire des productions DC au cinéma et au format télévisuel. De Adam West à Ben Affleck, en passant par Christopher Reeve et même une version totalement surprenante d'un Superman qui n'a jamais vu le jour, mais dont tout le monde parle depuis des années (allez, vous avez deviné ?), le Multivers est un prétexte pour quelques apparitions fugaces qui embrassent des décennies de légende et d'histoires. Côté grands méchants de l'histoire, puisque nous sommes dans un film de super-héros, c'est au Général Zod et aux kryptoniens à sa suite que reviennent l'honneur de défier notre Flash. Pourquoi pas. Les critiques et les quolibets se concentrent surtout sur la piètre qualité des effets spéciaux (la couleur, le contraste, l'impression de flou artistique permanent), mais Muschietti s'est empressé de répondre que l'aspect définitif de ces images est recherché, qu'il s'agit de faire comprendre au spectateur le point de vue et le ressenti du bolide quand il exerce à pleine vitesse. Tout en ayant noté des imperfections qu'on ne pourrait taire, ce n'est pour autant pas rédhibitoire. Le capital sympathie de The Flash reste intact (la scène d'ouverture à base de pluie de nourrissons nous met de suite dans l'ambiance) et si ce film ressemble plus à un chant du cygne qu'à un second souffle, on se surprend à penser que si Ezra Miller pouvait s'assagir un peu et James Gunn bien pondérer certains choix avant de passer l'éponge, le spectateur aurait tout à y gagner. Promis, vous quitterez la table sans craindre une digestion complexe et problématique. 
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