Les vacances d’Hercule Poirot • Agatha Christie

vacances d’Hercule Poirot Agatha Christie Les vacances d’Hercule Poirot • Agatha Christie

Éditions Le livre de poche, 2021 (223 pages)

Ma note : 16/20

Quatrième de couverture ...

Hercule Poirot aimerait bien passer des vacances tranquilles. Une petite île, un hôtel agréable, une cuisine soignée, des pensionnaires charmants... Tout irait pour le mieux si, parmi les estivants, ne rôdait une de ces femmes fatales qui font faire bien des bêtises aux hommes.

La première phrase

" Lorsqu'en l'an 1782 le capitaine Roger Angmering se fit construire une maison sur une île située au large de la baie de Leathercombe, on cria au comble de l'excentricité. "

Mon avis ...

C'est le mois d'août : place à des vacances bien méritées pour notre détective belge à la moustache en croc ! Repos et farniente seront pour autant rapidement mis en placard, et les petites cellules grises d'Hercule Poirot finiront de nouveau par tourner à plein régime. En villégiature dans le Devon, dans un hôtel chic et très select, une actrice et croqueuse d'hommes (Arlena Stuart) se retrouve cible de bien des jalousies et racontars. Mais il ne faut pas oublier que la mort frappe aussi en plein soleil. La voici qui s'expose à tous les dangers... jusqu'à être retrouvée étranglée sur une crique.

Publié en 1941, Les vacances d'Hercule Poirot ( Evil under the sun) est de nouveau un très bon cru. Les ingrédients sont pourtant de facture classique ; à savoir un triangle amoureux, des personnages hauts en couleur, ou encore des secrets et inimitiés que tous tentent de cacher au risque de passer pour le suspect numéro un.

J'ai beaucoup aimé le cadre de cette enquête qui se déroule sur une petite île du sud de l'Angleterre, très proche de St Loo (ville auparavant retrouvée dans le roman La maison du péril). Les protagonistes sont également particulièrement bien croqués, et l'on se plaît à détester la belle Arlena, séductrice en diable, ou encore à ressentir un élan de compassion face à notre Poirot (en très grande forme) qui se retrouve à écouter les monologues sans fin d'une Mrs Gardener inépuisable !

Le révérend Lane, un clergyman quelque peu étrange. Les Gardener, un couple d'américains. Miss Brewster, une célibataire sportive. Kenneth et Linda Marshall, respectivement époux et belle-fille d'Arlena. Patrick Redfern et sa femme, adorable mais quelque peu effacée, Christine. Miss Darnley, une célébrité qui tient sa propre maison de couture. Le major Barry qui assomme tout un chacun avec son vécu colonial. Ou encore Horace Blatt, un homme d'affaires toujours en partance. Tous ces suspects auraient pu faire le coup. Si Hercule Poirot a très rapidement remarqué le drame amoureux se jouant entre Arlena Stuart, Patrick Redfern et son épouse totalement délaissée (Christine), il se questionne sur l'indifférence publiquement affichée du capitaine Marshall, pourtant trompé par son épouse aux yeux de tous.

Agatha Christie aura une nouvelle fois réussi à totalement me mener en bateau. Il faut croire que j'aurais fait une bien piètre détective. La reine du crime nous mène de fausse piste en fausse piste, pour aboutir à un final assez inattendu : Hercule Poirot subira d'ailleurs une tentative d'étranglement accompagnée du qualificatif suivant "Saloperie de misérable vermine fouineuse" ! S'il y a mieux pour passer des vacances de rêve, Poirot ne se laisse heureusement jamais impressionner.

Pour conclure, je ne peux que vous recommander mille fois de faire la connaissance de ce cher Hercule Poirot (si ce n'est déjà fait). Les vacances d'Hercule Poirot me semble de plus être un roman parfait pour l'été : à lire sous le parasol ou en écoutant le clapotis des vagues.

Extraits ...

" Au Jolly Roger séjournait une personnalité de tout premier plan, du moins était-ce là l'opinion de l'intéressé. Étendu sur un transatlantique ultra-perfectionné, resplendissant dans un costume d'un blanc crème immaculé, un panama rabattu sur les yeux, les moustaches retroussées avec panache, Hercule Poirot embrassait la baie du regard. "