Quand on évoque l’écrivain Louis-Ferdinand Céline il est habituel de le nommer par son nom propre exclusivement et d’ignorer son prénom. J’ai longtemps pensé que l’explication tenait à la longueur de son prénom et que la fainéantise aidant l’habitude se perpétuait. L’explication était trop simple et ne tient pas la route si on examine un peu plus attentivement la situation.
Prenons, par exemple, deux collections très célèbres mais complètement opposées que vous connaissez tous : la Pléiade et Folio.
Chez la première, le dos des volumes consacrés à Marcel Aymé, Paul Morand, Stefan Zweig ou Philip Roth précise le prénom de l’écrivain. Inversement pour Defoe (Daniel), Dumas (Alexandre), Kipling (Rudyard), Zola (Emile), Tourgueniev (Ivan) les prénoms ne sont pas indiqués ! On pourrait croire que le nombre de caractères sert d’explication, moins de gravure à l’or donc économie ou bien gain de place, mais non : Stefan Zweig (11 caractères) a droit à son prénom mais Emile Zola (9 caractères) n’y a pas droit. Qu’est-ce à dire ?
Allons voir chez Folio. Là c’est plus complexe, Gustave Flaubert n’a pas de prénom, Emile Zola non plus (mais ça dépend des romans) ; Jules Barbey d’Aurevilly a droit à son prénom tout comme Ivan Tourgueniev (mais pour lui encore, ça dépend des romans).
Pour résumer, c’est un sacré foutoir. Une discrimination qui à mon avis, n’a aucune explication logique. Tous ces écrivains mondialement connus font partie de ces gens illustres qui se sont fait un nom dans la vie et pour la postérité, mais pour le prénom, c’est une autre limonade !
Si quelqu’un, lecteur, blogueur, éditeur… peut m’éclairer sur ces pratiques éditoriales, je l’en remercie vivement par avance.