Juliane n’aime pas les surprises. Quand son père fantasque vient s’installer chez elle, à la suite de l’incendie de sa maison, son quotidien parfaitement huilé connaît quelques turbulences. Jean dépense sa retraite au téléachat, écoute du hard rock à fond, tapisse les murs de posters d’Indiens, égare ses affaires, cherche son chemin. Juliane veut croire que l’originalité de son père s’est épanouie avec l’âge, mais elle doit se rendre à l’évidence : il déraille. Face aux lendemains qui s’évaporent, elle va apprendre à découvrir l’homme sous le costume de père, ses valeurs, ses failles, et surtout ses rêves. Tant que la partie n’est pas finie, il est encore l’heure de tous les possibles.

Papa.
C’est le premier mot que j’aie su prononcer.
Un mot tout bête, qui sert sans qu’on y pense, sans demander la permission. Un mot comme un automatisme, comme une respiration. Un mot d’enfant, un mot d’amour.
Un mot comme un membre fantôme, qui fait mal quand il n’est plus là.

Juliane se retrouve à devoir héberger son père suite à l’incendie de sa maison. Cette dernière n’est plus habituée à l’excentricité de son père et à ses idées farfelues. Elle a l’habitude d’essayer d’être discrète voir invisible ce qui n’est pas le cas de son géniteur. Jean est un homme qui aime vivre et la vie, il dépense tout son argent dans ce qui lui fait envie et ne se soucie pas des problèmes d’adultes. Il a beau être à la retraite, il se comporte comme un enfant au grand dam de Juliane qui essaye à tout prix de le raisonner, mais c’est peine perdue.

Juliane est beaucoup dans le contrôle de sa vie, que ce soit son apparence avec son poids, les difficultés d’expression de son fils ou encore dans sa relation avec son voisin. Petit à petit, elle va apprendre à lâcher prise. À accepter que les choses sont comme elles soient et qu’il faut apprécier la simplicité comme elle vient. Plus d’une fois, je me suis identifiée à elle. L’autrice met de doigts sur beaucoup de sujet d’actualité : l’apparence physique, les troubles alimentaires, le jugement etc…

Jean est un exemple. Il ne se prend jamais la tête. Il rit de tout. Il dit les choses comme il les pensent. Il fait tout pour réaliser ses rêves et profiter de la vie au maximum.

Cette histoire est belle, vraie et touchante. On s’identifie à Juliane, cette jeune femme qui veut vivre un maximum de moments avec son papa pour se créer toujours plus de souvenirs. Elle fait la course contre le temps, même si on sait que c’est lui qui gagne toujours. La vie est trop courte pour ne pas réaliser nos rêves et c’est encore mieux quand on les vit avec notre famille.