Éditions Le livre de poche, 1999 (314 pages)
Ma note : 14/20Quatrième de couverture ...
L'indomptable Amelia Peabody, qui fait ici ses premiers pas sur la Terre des Dieux, se laissera-t-elle abuser par les facéties d'une momie somnambule ? Saura-t-elle soustraire sa protégée aux entreprises d'un chasseur de dot cynique et langoureux ? Parviendra-t-elle à déjouer les roueries des indigènes ou à surmonter les mirages des sables et à dissiper les mystères qui jalonnent sa route, en digne émule de Sherlock Holmes et d'Indiana Jones ?La première phrase
" Quand mes yeux s'étaient posés pour la première fois sur Evelyn Barton-Forbes, elle arpentait les rues de Rome. "
Mon avis ...
Angleterre, 1884. Dotée d'une fortune confortable, Amelia Peabody, une jeune trentenaire, se destine à voyager. Direction l'Égypte et le site d'Armana, où les fouilles et découvertes en lien avec la période pharaonique vont bon train. Amelia possède un sacré caractère, n'est pas mariée et porte des jupes-culottes (bien plus confortables pour évoluer dans le désert). Sur son chemin, elle croisera Evelyn qui deviendra sa dame de compagnie ; mais aussi Walter et Radcliffe Emerson, tous deux égyptologues. Rapidement, notre petit groupe anglais s'attache à certains rituels : boire du thé, jouer de la truelle mais aussi se disputer sous la chaleur égyptienne. Si seulement une terrifiante momie ne semait pas le trouble parmi tout ce petit monde... Revenue d'entre les morts, celle-ci ne se montre que la nuit mais sème le trouble sur le chantier. Apparition surnaturelle ou machination calculée ? Malgré quelques sueurs froides, Amelia compte bien lever le voile sur cette affaire.
Amelia Peabody est l'héroïne d'une série d'environ vingt romans. Un crocodile sur un banc de sable (1975) est le premier récit mettant en scène cette féministe avant l'heure, irrésistible de drôlerie et adepte de remarques bien piquantes. Je dois dire que j'ai beaucoup aimé son personnage, et que je me suis régalée de sa rencontre avec Radcliffe Emerson, un homme plutôt bourru et colérique. Leurs joutes verbales risquent tout bonnement de faire des étincelles !
Mais plus encore, c'est bien cette atmosphère propre à l'Angleterre victorienne, puis à l'Égypte antique, qui aura réussi à me transporter. J'ai réellement eu l'impression de voyager, d'évoluer aux côtés de nos personnages, et cela fait un bien fou. Cerise sur le gâteau : Elizabeth Peters était une véritable passionnée et diplômée en égyptologie. L'occasion pour ses lecteurs d'en apprendre un peu plus sur le sujet, sans en avoir l'air.
Récit d'aventure avant d'être un roman policier, Un crocodile sur un banc de sable rassemble de nombreux ingrédients qui ont su me séduire : du mystère, quelques péripéties ainsi qu'un brin de romance. Tout n'est pas parfait. Le rythme est plutôt lent, et l'on devine assez rapidement ce qui se joue ici avec les apparitions de la momie. Je m'attendais également à une vraie enquête à la Agatha Christie, alors que nous restons finalement davantage sur un roman d'atmosphère avant tout. Reste que la personnalité de l'héroïne (aussi pétillante qu'attachante), l'humour so british du récit ainsi que toute la documentation archéologique me donnent envie de poursuivre l'aventure. Je lirai donc la suite avec plaisir ( La malédiction des pharaons), si l'occasion se présente.
Extraits ...
" La chose était là. Blême et immobile, au milieu de la pente. Cette fois, les rayons de la lune l'éclairaient en plein et il était impossible de se tromper sur sa nature. Comme je la regardais, elle tourna la tête. Un mouvement lent, légèrement ondulant, qui semblait vouloir nous attirer. On aurait dit une créature aveugle et pataude, surgie des profondeurs de la terre ou des océans. "
" Il était accroupi devant une excavation de forme irrégulière. Avec son casque colonial poussiéreux et sa veste couleur sable, sa silhouette se confondait presque avec le champ de ruines qui l'entourait. Il était tellement absorbé par son travail qu'il ne m'entendit pas approcher. Un coup d'ombrelle sur l'épaule l'arracha à sa contemplation.
- Ah, c'est vous ! fit-il en levant les yeux brièvement. Je crois que je vous aurais reconnue sans même me retourner, Peabody. Vous êtes bien la seule femme au monde qui salue les gens à coups d'ombrelle ! "