Pur sang

Par Lalitote

Je remercie les Editions Phébus pour ce premier partenariat.

Franck Bouysse 

Biographie de l'auteur

Franck Bouysse est né et vit en Corrèze. Il a publié une douzaine de romans dont « Grossir le ciel », « Né d’aucune femme » (La Manufacture de livres), « Buveurs de vent » et « L’Homme peuplé » (Albin Michel). « Pur sang » est son deuxième livre aux Éditions Phébus après « Fenêtre sur terre ».

Présentation de l'éditeur : 

Sous un ciel de crépon, ils pénétrèrent dans la forêt. Une forêt qui était toutes les forêts à la fois ; là où le sacrifice n’ était pas un vain mot et où la mort était féconde.

Elias a grandi à Eden Creek dans le Montana. Élevé par un couple d’Indiens descendant de la tribu des Rêveurs, il croit son destin lié à ce monde. Mais avant de mourir, pour s’alléger d’un poids trop lourd, Mama Tulssa lui fait une révélation qui va bouleverser le cours de son existence.

Elias s’envole alors pour la France où l’attend une terrible vérité, le secret de ses origines.

 

Ma chronique : 

Il est des auteurs dont je guette la prochaine parution avec impatience tant je sais que ce qu'ils ont à délivrer me sera précieux, Franck Bouysse en fait partie. Avec sa superbe couverture en relief, au symbolisme évident, Pur sang m'a définitivement appelé. Nous allons suivre le parcours atypique d’Elias Greenhill qui a été élevé par un couple d'Indiens du Montana, Papa et Mama Tulssa. Avant de rendre l’âme Mama Tulssa lui fait une révélation qui remet en cause tout ce qu'il croyait établit au sujet de ses origines. Elias fait le choix de partir pour la France et plus particulièrement le limousin, pour en apprendre plus sur ses ancêtres. Il fera la rencontre de Gray, un vieil écossais expatrié lui aussi, un personnage typique de l'univers de l'auteur un « bouseux taiseux » attachant, au grand cœur. Un premier tome qui j'ai dévoré d'une traite. Un livre court et intense qui ouvre déchire le cœur des hommes sans concession. La narration alterne l'histoire d'Elias et celle du génocides des Indiens d’Amérique en suivant la tribu des Nez-percés et de leurs rares descendants. Un texte magnifique, poétique qui nous sort des codes du roman noir, du thriller ou encore du western mais qui empreinte un peu à ces trois genres avec une bonne dose de Natural Writing. Les thématiques abordées sont puissantes, la quête de ses origines, la famille, l'amitié masculine, l'errance. L'intrigue porte en elle un côté tragique, mais elle s'exprime dans un cadre sécurisant. Il y a une très belle scène entre un loup et Elias enfant, cela m'a rappelé certains titres de David Vann. Un style et une écriture de haute volée qui assurément donne au texte toute sa qualité. Alors même si j’ai éprouvé une certaine dichotomie entre la vie d'Elias dans le Montana et celle d'Elias dans le limousin, l'histoire m'a captivé et j'ai hâte de découvrir la suite. Bonne lecture.

Citations : 

 « Il t'arrivera jamais rien tant que je serai là. » Papa Tulssa répéta souvent cette phrase, après leur rencontre avec le loup. Plus il vieillissait, plus on décelait une dose d'inquiétude dans sa voix, une hésitation passagère, comme quand on dit une chose à quelqu'un dans l'idée de s'en convaincre avant d'essayer de convaincre l'autre. Quand on n'est pas sûr d'être en mesure de tenir une telle promesse, mais qu'on sait qu'on fera tout pour.


Ils n'avaient que faire d'un dieu habitant le ciel, eux qui de toute éternité vénéraient la mère terre. Ils étaient liés à la nature, au même titre que chacun des éléments qui la composaient.


 Un homme, c'est fait pour marcher en avant, fils, à son rythme, pas pour reculer ... c'est fait pour ça, un homme.