Jim Harrison – Faux soleil **

Par Laure F. @LFolavril

Éditions 10-18 – 1988 – 295 pages

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« Ce fut le genre d’aube dont on se souvient avec un sourire sur son lit de mort. Le ciel rougeoyait comme si la forêt avait pris feu.  Je conduisais à travers des bancs de brume rose, traversai en sens inverse le fleuve de la veille où se posait le reflet livide du ciel. »

Le narrateur est en quête d’un homme, Robert Strang dont on lui a vanté les mérites, tout en lui froissant l’ego au passage… Un homme malade, qui n’a plus ses jambes ni toute sa tête. Un homme sur lequel il désire écrire, tant sa vie semble romanesque, à voyager de par le monde, sur divers chantiers de barrages, de l’Afrique à l’Amérique du Sud. Un homme qui semble avoir vécu mille vies. Le narrateur traverse l’Ohio, direction le Michigan, entre insomnie et whisky, pour le rencontrer, et le faire parler.

Dans ses moments de lucidité, Robert Strang lui raconte des souvenirs de sa vie, de son enfance jusqu’à son accident. Le récit est ainsi composé de trois voix : la voix du narrateur, la voix du narrateur à travers ses enregistrements audio, qui lui serviront à écrire sur la vie de cet homme. Et les récits de cet homme, à la première personne du singulier.

L’écriture de Jim Harrison, j’avais oublié à quel point elle est belle, flamboyante. Faux soleil est un de ses romans les moins connus et il m’apparaît comme l’un des plus obscurs. J’ai eu du mal à m’y plonger, à m’attacher au narrateur – libidineux sur les bords – j’ai éprouvé une sacrée dose d’ennui, malgré certains passages sur la nature qui m’ont ravie et l’aura de mystère qui entoure Robert Strang. La fin, cependant, m’a beaucoup plu. C’est donc une lecture en demi-teinte, mais ce ne sera pas ma dernière de Jim Harrison.