1986

Je remercie les Editions De Borée pour l'envoi de ce nouveau titre.

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Sioux Berger

Un mot de l'auteure

Sioux Berger cultive sa plume tout autant que son jardin et partage avec la terre une relation très intime dans laquelle elle puise à la fois son inspiration et sa joie de vivre. Auteure de nombreux ouvrages aux éditions Marabout dans les collections Mes Petites Routines et Les ParesseusesLes Pentes est son premier roman.

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Présentation de l'Editeur 

“François, tu n’es qu’un fantôme de mon imagination, mais j’ai une telle confiance en toi. Je suis « ta petite Suzanne chérie ». Jamais un mot rabaissant, décourageant, ton silence est toujours bienveillant. Sans toi je me sentirais tellement seule. Tu es mon seul ami.”

Suzanne est une jeune fille un peu rêveuse, un peu perdue. Elle semble avoir du mal à trouver sa place aux côtés d’un frère, brillant élève de la rue d’Ulm, qui fait la fierté de ses parents garagistes.
En ce jour du 17 septembre 1986, alors qu’elle le rejoint rue de Rennes, leur destin bascule et tout l’univers de Suzanne en est chamboulé.
Hantée par des visions qui la renvoient dans un passé lointain, les années de la Grande Guerre s’imposent à elles au détour d’une rue, d’un poème ou d’une rencontre. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, peine à l'interpréter et le refoule. Pourtant, lorsqu’elle parvient à l’accepter en puisant au fond de son être et non en recherchant la reconnaissance des autres, son avenir s’illumine et un nouvel ordre s’établit, au sein duquel, enfin, elle se sentira à sa place.

Riche de son expérience auprès de thérapeutes en mémoire cellulaire et familiale - notamment Myriam Brousse, Sioux Berger a voulu, avec cette fiction, mettre en lumière l’héritage inconscient que nous portons parfois de nos ancêtres.


Toutes les lettres auxquelles il est fait référence dans ce roman sont celles de Francis Desboeufs. Personnage clé du récit, ce dernier a laissé une nombreuse correspondance qui retrace sa vie de soldat ainsi que le drame qu’il a vécu avec sa femme.

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Ma chronique : 

Après Les pentes voici le second roman de Sioux Berger. Avec 1986 l'autrice nous offre un superbe roman où les histoires de famille qui surgissent du passé, viennent percuter le présent de la jeune Suzanne.

Suzanne est montée à Paris comme on dit, poursuivre ses études. Elle y retrouve son grand frère brillant étudiant en Normal Sup, déjà installé. A eux deux, ils s'élèvent ainsi de la condition de leur parents garagistes. L'histoire commence le 17 septembre 1986, tous deux feront partis des blessés de l'attentat de la rue de Rennes. A la suite de cet événement traumatique, Suzanne qui est une jeune fille sensible va vivre de nombreux flash qui la transporte dans les tranchées de 1914. Elle subit ces visions qu'elle ne comprend pas et trouvera du soutien auprès de sa professeur de Lettres mais aussi en tenant sont journal intime.

On plonge avec ferveur dans ce roman intime et poétique mais pas que. L'auteur aborde un thème qu'elle maîtrise parfaitement et intègre des éléments de psychogénéalogie à son intrigue. Elle explore les liens entre les générations et les héritages familiaux. L'accent est mis sur l'influence des traumatismes vécus par les ancêtres sur la psyché de Suzanne. C'est tout bonnement passionnant, la transmission intergénérationnelle, le poids des secrets familiaux et l'importance de la guérison pour rompre le cycle des blessures du passé. L'écriture est fluide et reste légère, j'ai retrouvé avec plaisir les codes des années 80. C'est l'occasion d'une réflexion profonde sur l'impact de notre passé familial, sur notre identité et notre bien-être psychologique. Ce livre invite le lecteur à s'interroger sur ses propres héritages silencieux et à prendre conscience de l'importance de la connaissance e soi et de la guérison émotionnelle pour construire un avenir plus épanouissant. Bonne lecture.

Citations : 

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Mais pourquoi parles-tu, tout bas ? demanda la jeune fille alors qu’elle connaissait parfaitement la réponse.
Grégoire s’approcha d’elle, et lui murmura à l’oreille :
– Pour ne pas froisser l’instant.
Suzanne rougit et hâta le pas.


Vous avez un don, jeune fille.
Suzanne ne répondit pas. Elle but lentement une gorgée de thé, puis se replia sur la banquette. Geneviève repris :
– Vous aimez la vie, je le vois, à votre façon de déguster, cet oolong, à votre style lorsque vous rédigez une dissertation. On perçoit aussitôt chez vous une immense joie de vivre.
Suzanne, se recroquevilla plus encore sur elle-même.
– Cette part que vous trouvez sombre en vous peut devenir lumineuse aussi. Ne la repoussez pas. L’univers vous chuchote un récit à l’oreille. Écoutez-le. Il va vous guider vers le bonheur.

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