La ville brûle – mai 2023 – 202 pages
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« Toi mon inspiratrice, ma papesse, celle dont la voix me manque tant que je l’écoute en boucle sur mes vieux enregistrements. Je n’ai pas peur de ton fantôme, que je convoque au moindre égarement. »
Dans ce nouveau récit, Diglee raconte sa grande-tante Georgie, elle s’adresse directement à elle. Georgie, c’est cette femme qu’elle a tant aimée, qui l’a tant inspirée et guidée dans la vie. Georgie et sa personnalité fantasque, qui ne s’est jamais mariée. Georgie et ses excentricités, à commencer par l’effacement de son prénom de naissance. Qui était cette « femme solaire à la coiffe d’argent »?
Atteindre l’aube est un récit dans lequel Diglee parle des figures féminines de sa famille, qu’elle découvre toutes liées par la passion – une lignée de femmes flamboyantes qui n’ont pu aimer que passionnément.
« Tu es morte mais tu existes trop fort. »
À travers son enquête et ses fouilles archéologiques familiales, l’autrice tente de mettre en mot son absente, et elle se rend compte que les hommes sont les grands absents ; « chez nous les hommes sont le soleil absent autour de qui tout tourne. » – les hommes, les pères – et la passion amoureuse. Au-delà du portrait de sa grande-tante, c’est à une exploration de ses racines que se livre Diglee.
J’avais eu un coup de cœur pour Ressac ; Atteindre l’aube est un récit encore une fois vibrant de beauté, d’intelligence – engagé et profondément lumineux. Un récit qui m’a captivée et touchée – me rappelant parfois certaines figures de ma propre famille.