Je remercie les Editions Hugo-Thriller pour cette nouvelle lecture.
Roy Braverman
Un mot de l'auteur
Plus connu sous le pseudo Ian Manook, Roy Braverman est l'auteur de la série à succès Yeruldelgger chez Albin Michel. Le premier opus de la série a été récompensé en 2014 par : le Prix des lectrices Elle, le Prix SNCF du Polar et le Prix Quais du Polar. Hunter est le premier titre d'une série de trois, à paraître chez Hugo Thriller sous le pseudo Roy Braverman.
Présentation de l'éditeur
QUAND LA VENGEANCE EST PLUS FÉROCE QUE LE CRIME TREMBLEZ POUR VOS FILS... Gaza, 2001 Un enfant est abattu en direct, devant des caméras, lors d’un accrochage entre Palestiniens et soldats israéliens. Des deux cés, certains crient au complot. Beyrouth, 2002 Un chef de faction impliqué dans la mort du petit garçon de Gaza est assassiné. 2022 Trois meurtres de sniper. Le premier, dans le delta du Tigre, en Argentine. Le deuxième, à Saint-Pierre-et-Miquelon. Le troisième, dans les calanques, du cé de Marseille. Chaque fois, les victimes sont des enfants. Chaque fois, le tireur abandonne son arme. Avec trois munitions non tirées, marquées des lettres TFS. Très vite, il apparaît que les grand-pères des victimes ont en commun un passé militant agité. L’un dans les factions libanaises au Proche-Orient, l’autre comme armurier de l’ETA basque, le troisième au sein de la mouvance palestinienne. Chargé des deux premières enquêtes par le « Service », l’agent Karakozian, dit Kara, va devoir remonter le cours de l’histoire. Au risque de se retrouver lui aussi la cible d’une vengeance féroce, aveugle, impitoyable.Ma chronique :
Un superbe thriller qui nous fait voyager de l'Argentine à Saint Pierre et Miquelon, des calanques de Marseille à Beyrouth. Sans oublier la bande de Gaza où tout commence par la mort tragique d'un enfant. Les victimes à venir seront toutes des enfants, plus précisément des garçons, ce que l'on a de plus cher, la prunelle de nos yeux. Petit à petit une piste s’organise que l'agent Karakozian va s'appliquer à remonter en compagnie des différents intervenants menant leur propre enquête dans leur pays.
Le thème de la vengeance est un choix captivant pour ce thriller puissant, car il évoque des émotions intenses et soulève des questions morales complexes. De nombreux éléments sont exploités, la recherche de la vérité face à la tragédie, la chasse à l'homme qui conduit à des scènes d'action et à des confrontations émotionnelles. On est face à un cycle de vengeance en spirale qui engloutira toutes les personnes impliquées et fera aussi des dégâts collatéraux. On devine derrière tous ces meurtres une personne ayant sans doute subi une tragédie personnelle dont la motivation ne faiblira jamais et qui prendra des mesures extrêmes pour assouvir son besoin de vengeance conduisant à une escalade dangereuse de l'intrigue. Certaines scènes sont tout juste supportables. Pour les initiés, on aura reconnu qui se cache sous le pseudonyme de Roy Braverman, Patrick Manoukian écrivain français d'origine arménienne qui ne se lasse pas de faire intervenir des personnages d'origine arménienne (ici l'agent Karakozian) dans toute leur splendeur. Dans un style incisif mais non dénué de touches d'humour ce qui vient un peu alléger le récit. Une galerie conséquente de personnages bien construits que l'on retrouve dans un épilogue qui vient donner une conclusion définitive à l'histoire et nous apporte un sentiment d'achèvement.
L'auteur a su développer une histoire palpitante, remplie de tension, de suspense et de dilemmes moraux. Il nous offre une expérience émotionnelle intense et mémorable. Bonne lecture.
Citations :
Alors le patriarche, fier comme un roi de légende, lève le bébé à bout de bras au-dessus de sa tête, comme pour le montrer au ciel et au monde entier. Quand claque le coup de feu, le visage d’Assad Maalouf gicle de sang. Le cri de la jeune femme strie alors le vacarme des cigales qui se taisent. Un hurlement de mère animale, bête blessée dont la gorge se déchire. Elle se met à genoux au pied du vieil homme et ramasse à pleine mains des choses sanguinolentes qu’elle garde dans ses bras et qui maculent de sang son caftan blanc.
Ils sont là sur le pont de l’Escondido. Armandinho, Pablito, Nelson. Maty monte sur le rebord de la balustrade à son tour, bras en croix, pour son saut périlleux, et tous les autres agitent les mains. Maty n’est pas vraiment sourd. Il est malentendant. Il compense son infirmité par une audace et une gentillesse sans limite. Et ils croient à une pitrerie quand il se désarticule en plein vol. L’enfant vient d’être frappé par une balle en plein élan. Dans le dos.