Éditions de Fallois, 2022 (186 pages)
Ma note : 16/20Quatrième de couverture ...
Le port de Marseille, dans les années vingt. Marius, le fils de César, patron du bar de la Marine, est partagé entre son amour pour Fanny, la petite marchande de coquillages, et son désir de prendre la mer, de parcourir le monde...
Lorsque Pagnol, en 1929, fait représenter Marius sur une scène parisienne, sans doute ne se doute-t-il pas que ses personnages deviendront aussi célèbres qu'Harpagon ou monsieur Jourdain.
Deux ans plus tard, Pagnol et Alexander Korda en tirent un film. Raimu, Charpin, Orane Demazis, Pierre Fresnay reprennent leurs rôles, et la pellicule les immortalise. Ils feront le tour de la terre...
La première phrase
" Escartefigue : Té, midi à la sirène des Docks ! ( On voit passer devant le bar, des ouvriers, la veste pendue à l'épaule. Escartefigue allume un ninas, puis il regarde dormir César, qui ronfle. Escartefigue siffle. Le dormeur cesse de ronfler.) Comme il dort, ton père ! "
Mon avis ...
Après avoir lu L'eau des collines ainsi que Souvenirs d'enfance, il me tardait de retrouver la plume simple mais si belle de Pagnol. C'est maintenant chose faite avec Marius qui vient ouvrir le bal de La trilogie marseillaise. J'ai de nouveau adoré, tout comme j'ai apprécié renouer avec un genre que je ne connais que fort peu : le théâtre.
Direction le Vieux-Port de Marseille, dans les années 20. Nous suivons principalement Marius, un jeune homme qui travaille dans le café de son père ( César). Il a le goût du large et de la mer, ce qui est une pure folie aux yeux de son entourage. Seule Fanny, la petite marchande de coquillages, semble le retenir à quai. Un amour partagé, même si notre héros rêve plus que tout d'embarquer afin de faire le tour du monde. Puis un beau jour, Fanny reçoit une demande en mariage inattendue, ce qui risque de faire du ramdam dans le cœur de nos deux amoureux.
Comme j'aime les écrits de Pagnol ! Il y a toujours ce côté chaleureux, humain et touchant qui me plaît tant. Nous découvrons ici l'amour de Fanny pour Marius, l'amour de Marius pour la mer, mais également la tendresse paternelle avec César qui aimerait tant garder son fils auprès de lui. Et puis il y a les autres (Panisse, Escartefigue ou encore Honorine) qui viennent boire des verres au Bar de la Marine, assistent aux colères de César, jouent aux cartes ou se lancent dans de fameuses joutes verbales. Cette pièce de théâtre sent bon le soleil, les apéros en terrasse ou encore l'accent chantonnant du Sud. C'est aussi l'occasion de voyager dans le temps, de retrouver les mœurs ainsi que le phrasé d'une époque désormais révolue.
Certaines scènes sont bien évidemment emblématiques, quand d'autres ne manquent pas d'humour. Je pense au fameux " quatre tiers " ou encore à la réplique " Tu me fends le cœur ". Cette lecture fut un voyage dépaysant entre tendresse, mélancolie et humour. Il me tarde bien évidemment de lire la suite ( Fanny) afin de découvrir ce que deviennent tous nos personnages.
Extraits ...
" Fanny : Oou Mariu-us !
Marius : Oou Fanni-y !
Fanny : À quoi tu penses ?
Marius : Peut-être à toi.
Fanny : Menteur, va !
Marius : Tu crois que je ne pense jamais à toi ?
Fanny : Tu penses à moi quand tu me vois ! ( Elle entre dans le bar, elle s'approche de lui en souriant.) Paye-moi le café ! "
" César : [...] Tu mets un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers... Bon, Un tiers de citron. Tu vois, Un BON tiers de Picon. Tu vois. Et alors, un GRAND tiers d'eau.
Marius : Et ça fait quatre tiers.
César : Et alors ? ( Il boit une gorgée du mélange)
Marius : Dans un verre, il n'y a que trois tiers.
César : Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers ! "