Publié aux éditions Critic, 2023, 192 pages. Les machines sont au service de l'homme dans sa vie quotidienne, et les robots intelligents programmés pour aimer font même de parfaits compagnons. Trop, peut-être. Au point que l'humanité prend peur et décide de les liquider. Un génocide cybernétique dont Nobod réchappe par la grâce d'un bug inopiné. Pour survivre dans un monde hostile, elle va devoir dissimuler sa véritable nature et composer avec l'humain. Ses épreuves ne font que commencer. Nobod est un robot qui a survécu au génocide de son espèce. En effet, suite à un bug, tous les robots dont le rôle était d'aimer, ont été débranchés puis mis au rebut. Nobod est la seule rescapée mais elle est traquée. Elle va devoir apprendre à se fondre dans la masse et à survivre... Lou Jan propose un point de vue intéressant dans son roman. Le lecteur suit Nobod, cette androïde dont le rôle est d'aimer les humains. Dans son programme, ni violence, ni haine, ni rancune. Elle " aime " tout simplement. Lou Jan écrit sans concession. Elle a déjà un style brut, sans fioritures mais néanmoins très poétique par moment. Elle ne ménage par son personnage qui sera exploitée jusqu'au tréfonds de son être. Elle pose surtout des questions éthiques très intéressantes. Où commence le vivant? Éprouver des sentiments fait-il de nous un être pensant et vivant? Nobod a-t-elle le droit de vivre tout simplement? On la suit dans sa quête d'identité. Qu'est-ce qui nous définit finalement? J'ai beaucoup aimé ce roman inclassable, à la croisée du thriller et de la SF. La tension va croissant. L'autrice ne ménage pas son personnage qui s'en prend pleine la tête. Et j'ai beaucoup aimé la fin, terrible à plus d'un égard. " La Machine à aimer " est un roman atypique qui soulève des questions très intéressantes.