Jean-Marie Laclavetine : Première ligne

Par Lebouquineur @LBouquineur

Jean-Marie Laclavetine, né en 1954 à Bordeaux, est un éditeur, romancier et nouvelliste français. Traducteur, on lui doit des traductions d'Alberto Savinio, Giuseppe Antonio Borgese, Leonardo Sciascia, Alberto Moravia… Première Ligne lui a valu le Prix Goncourt des lycéens en 1999.

Cyril Cordouan est éditeur, une petite maison d’édition qui promeut la belle littérature. Tous les jours Blanche, son assistante, empile sur son bureau des manuscrits de jeunes auteurs certains d’avoir écrit le livre du siècle au grand désespoir de Cyril qui après quelques lignes à peine les jette à la poubelle tant ils sont mauvais. Un jour, Martin Réal écrivain dont le manuscrit a été refusé, se suicide devant ses yeux et tache de sang les murs de son bureau. Prenant conscience de sa responsabilité d’éditeur, Cyril se fixe une mission, créer un club d’entraide (le club des Auteurs Anonymes) pour désintoxiquer les jeunes auteurs qui s’imaginent écrivains, la première ligne étant la ligne d'écriture qu'il ne faut pas écrire pour ne pas tomber dans cette forme de toxicomanie…

Tout se qui tourne autour du petit monde littéraire est très amusant, la critique est sévère, éditeurs, écrivains, journalistes, tout le monde en prend pour son grade, les premiers ne s’intéressent plus vraiment aux livres mais à leur business, les seconds sont trop nombreux et beaucoup très mauvais, les derniers ne lisent pas les ouvrages et leurs commentaires sont intéressés plus que sincères. Laclavetine, écrivain et éditeur, connait le système d’un bout à l’autre de la chaine.

Il sait aussi que limiter son roman à la critique/moquerie de ce petit monde risquait de donner un livre un peu court aussi y adjoint-il une partie plus romanesque où il est question de la liaison difficile entre Cyril et sa compagne Anita et un petit suspense avec la veuve de Martin Réal qui va tenter de se venger de Cyril.

Un bouquin pas trop mal foutu où l’écriture est au centre d’un drame insoupçonné, le bonheur d’écrire et les joies qu’on en tire étant en conflit tout aussi fort avec les souffrances endurées par l’écrivain durant la rédaction de son roman et pire encore quand ce qu’il espère d’un éditeur ne répond pas à son rêve.

Ecrivains en herbe, ce bouquin est pour vous.