Malorie élève ses enfants de la seule façon possible : barricadés chez eux. Dehors, il y a un danger terrible, sans nom. S’ils s’aventurent à l’extérieur, ce sera les yeux bandés pour rester en vie. S’ils ôtent leurs bandeaux, ils se donneront la mort avec une violence inouïe. Malorie a deux solutions : rester cachée avec ses enfants, isolée, ou bien entamer un terrifiant périple jusqu’au fleuve dans une tentative désespérée, presque vaine, pour rejoindre une hypothétique colonie de survivants. La maison est calme. Les portes sont verrouillées, les rideaux sont tirés, les matelas cloués aux fenêtres. Les enfants dorment dans la chambre de l’autre côté du couloir. Mais bientôt, elle devra les réveiller et leur bander les yeux. Aujourd’hui, ils doivent quitter la maison et jouer le tout pour le tout.
Pourquoi ce livre ? C'est grâce aux échos plutôt élogieux que j'ai entendus dès la parution de ce roman que je l'ai noté dans un coin de ma tête comme un thriller à lire en priorité. N'étant pas férue de ce genre, la lecture a évidemment tardé mais voilà, j'avais envie de changer d'air et c'est sur lui que c'est tombé.
Il faut savoir que j'ai également vu le film quelques mois avant d'attaquer le roman, et je pense sincèrement que ce fut une aide nécessaire.
Bird box est construit en deux temps. D'un côté, on suit au présent Malorie, seule avec deux enfants, tentant d'échapper à un mal invisible mais qui ronge l'esprit des gens, les rendant fous au point de se suicider par n'importe quel moyen à disposition. De l'autre côté, le passé nous plonge dans les origines de ce phénomène incontrôlable, mettant en scène la peur et les barricades. Je ne cache pas avoir une petite préférence pour le passé, qui a plus de place dans le récit et par conséquent il s'y passe davantage de choses.
Avoir vu les films, c'est connaître le rythme du récit et mieux anticiper les creux et les pics de tensions. De fait, en dehors d'une toute petite partie dans le dernier tiers, je ne me suis pas du tout ennuyée parce que je savais que les moments plus tendres ne servaient qu'à mieux faire exploser la suite.
J'ai eu beaucoup de mal avec les personnages. Malorie est très étrange dans ses réactions, comme si elle ne ressentait rien, ou pas du tout la même chose qu'un être humain de son âge. Le sentiment de décalage est bien réel, tout comme son instinct de survie est palpable. Je me suis bien plus attachée à Tom, Jules et Félix (mais surtout Tom) en ayant conscience que c'était le souhait de l'auteur : l'impression qu'on m'ait manipulée est un peu présente et m'a rendue grincheuse sur la fin. Quant à Gary, je ne peux pas dire que j'ai été surprise de la finalité de l'intrigue dans le passé. Même sans avoir vu le film, les indices étaient trop gros pour passer à côté - d'autant plus que Malorie sent tout de suite que quelque chose se passe.
Rien à dire sur le style de la plume, c'est efficace et ça contribue à ce que le roman se lise tout seul, ce que j'attendais d'un bon thriller.
Un roman efficace porté par une plume légère. Une fois en mains, c'est difficile de le relâcher tant l'alternance temporelle nous scotche au récit. Ma préférence va au passé, où il se passe davantage de choses, mais le présent est tout aussi important dans sa tension. J'ai un peu moins aimé la fin, trop faible à mon goût, mais je garderai un bon souvenir de l'ensemble.
14/20