Je remercie les Editions Héloïse d'Ormesson pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
Frédéric Ploussard
Un mot de l'auteur
Né en 1968, dans les Vosges, Frédéric Ploussard a longtemps exercé le métier d’éducateur spécialisé. Il vit aujourd’hui en Ardèche où il se consacre à l’écriture. Mobylette, son premier roman, prix Stanislas, prix du premier roman de la ville d’Angoulême, a paru en 2021. Tout Blanc est son second roman.
Présentation de l'éditeur
C’est décidé, elle part. Blanche refuse de finir comme l’énième victime d’un féminicide. Tant pis si ce départ lui fait mal, ce ne sera pas pire que les gnons qu’elle encaisse. Elle va retrouver son frère à Bourgevel. C’est là, dans la station huppée, qu’un chercheur a inventé un tissu thermorégulé à dix-neuf degrés, décliné en une ligne de vêtements idéale par tous les temps. Utilisant le même principe actif, il crée de la neige ambiante. À la clé : des pistes de ski ouvertes toute l’année. Sauf qu’un essai en plein air transforme l’incroyable découverte en cauchemar blanc…
Avec son humour corrosif et son imagination débridée, Frédéric Ploussard s’amuse des excès de la science et livre une satire sociale décomplexée. Anticipation extravagante ? Rien n’est moins sûr, mais comédie givrée sans aucun doute.
Ma chronique :
Un roman qui débute très sérieusement par le choix de Blanche de quitter son compagnon. Un choix courageux face à la violence quotidienne qu'elle subit. Non, elle ne sera pas un chiffre de plus dans les statistiques des féminicides. Blanche fuit en réglant ses comptes et cherche à se rapprocher de son frère. Elle trouvera un emploi dans la station prisée de Bourgevel (toute ressemblance avec Courchevel ne saurait être que fortuite). Elle sera vendeuse d'un produit innovant créé par un chercheur , un tissu thermorégulé à 19°C , qu'il fasse chaud ou froid. Ce même chercheur est en passe de produire une neige à température ambiante de quoi assurer l’enneigement des pistes toute l'année et la convoitise du maire de la ville. Pourtant dès le premier essai en pleine nature, la nouvelle invention va échapper à tout contrôle et se propager dans les airs pour recouvrir toute la région et plus encore d'un manteau tout blanc.
Le récit va alors prendre des proportions apocalyptiques. On trouve des personnages forts et diversifiés chacun avec leur propre personnalité distincte et des motivations complexes. Il y a là un tueur à gage particulièrement retors, un maire arriviste aux dents longues, un homme d'affaire qui va de désillusion en échec, un chercheur sans aucune éthique et des personnages féminins qui n'ont rien à leur envier. N'oublions pas la trouvaille du siècle des chiens surnommé les Dep-Dog qui aspire la dépression de leur maître quitte à y laisser leur vie. L'auteur nous dépeint avec un humour piquant des situations incroyables, rocambolesques et complètement folles. On assiste à une description post-apocalyptique plus vraie que nature des paysages transformés, la rareté des ressources, les tensions grandissantes entre les survivants. Mais toujours même dans les situations les plus sombres, il peut y avoir des lueurs d'espoir et de résilience. Ce roman nous offre une réflexion sur la nature humaine, les comportements instinctifs et les choix que nous faisons en situation de crise extrême. Bonne lecture.
Citations :
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