Les fossoyeurs du genre super-héroïque sur grand écran se lèchent les babines. On remet le couvert avec un héros Dc de seconde zone (que personne dans le grand public ne connaît) et une énième "origin story" pour introduire un "justicier" de plus. Jaime Reyes est donc le Scarabée Bleu. L'occasion d'offrir à la communauté latino son quart d'heure de gloire, à travers (notamment) l'utilisation éhontée de tous les ressorts dramatiques (?) associés à la famille ou la solidarité entre les plus pauvres (systématiquement la proie des grands conglomérats impérialistes, ici incarnés par la compagnie Kord, du nom de Ted Kord, premier Beetle historique). Clairement, on oppose alors la richesse matérielle (un foyer truffé de tous les objets possibles, y compris les plus chers) et celle du cœur, de l'amour (l'indigence ne compte pas quand on s'aaaaime !). Rien de bien nouveau sous le soleil. On ajoutera la jeune fille riche et en manque d'affection (pour une romance classiste "inversée"), une série de portraits savoureux et déjantés (mais sans grande originalité), et on secouera le tout, pour déguster façon cocktail sirupeux qui donne encore plus soif après l'avoir ingurgité. Sorte de pastiche du style et des manières de faire des années 1980 cinématographiques, que raconte vraiment, dans le détail, Blue Beetle? Sans spoiler, disons que fraîchement diplômé à l'université de Gotham, Jaime Reyes (Xolo Maridueña, déjà vu dans la série Cobra Kai) retourne dans sa ville natale, Palmera City, une métropole fictive où les riches résident dans un centre-ville scintillant parsemé de buildings rutilants, tandis que les pauvres sont dans le quartier ouvrier d’Edge Keys et subissent des expropriations indues. On feint donc de s'intéresser à l'aspect social, on s'agite et on hurle, histoire de bien rappeler le terreau sur lequel le film va se construire. Dès que Jaime est réuni avec ses proches, il est informé d’une série de mauvaises nouvelles: son père Alberto a récemment eu une crise cardiaque, leur garage a fait faillite et ils sont sur le point de perdre leur maison parce que le propriétaire a triplé le loyer. Revers de la vie sous forme de clichés, qui poussent le protagoniste à accepter un travail très humble dans un complexe de luxe, au service de la famille Kord. Là, nous faisons la connaissance de Victoria (Susan Sarandon, tout de même), sœur de Ted (disparu et considéré comme mort), qui a une seule idée fixe en tête, réaliser toute une armée de cyborgs invincibles et les vendre aux forces militaires. Les fameux OMAC. Pour y parvenir, elle doit utiliser et déchiffrer un étrange objet d'origine extra-terrestre, en forme de scarabée. Une relique qui va finir entre les mains de Jaime (avec le concours de Jenny, la jeune nièce idéaliste) et donner naissance à un nouveau super-héros, sous les yeux de sa propre famille médusée.
Mais voilà, James Gunn a prévenu : peu importe le destin au cinéma de Blue Beetle, le personnage est destiné à exister et prospérer dans sa cosmogonie Dc. Et on comprend pourquoi, après ces deux heures. L'outsider un peu ridicule, le héros qui porte des chaussures clairement pas à la bonne pointure, c'est son dada. Sa marque de fabrique. Ce sont eux, qu'il écrit et gère le mieux. Blue Beetle est de cette trempe, incarné par un Xolo Mariduena convaincant et dynamique, au point d'en devenir attachant dans sa banalité, touchant dans la caricature. Il est la vedette d'un récit des origines d'un super-héros et cela fonctionne bien, avec l'histoire d'un jeune homme qui n'a pas encore découvert son potentiel, qui doit composer avec les relations intra-familiales et se confronter à une réalité sociale qui ne lui est pas favorable. Au fil des minutes, on voit le récit alterner moments légers et d'autres plus profonds et, au fur et à mesure des événements, on apprend à connaître Jaime et tous ceux qui le soutiennent dans ses décisions, depuis le début. Quitte à finir en franche pantalonnade avec la grand-mère, qui renoue avec un passé guérillero au moment opportun et donne la charge quand les autres sont vaincus par le découragement. C'est drôle, ou totalement outrancier, selon les humeurs et les états d'esprits du spectateur. Le fan de comic books appréciera également la liste de clins d'œil adressés aux héros de papier, ce qui ne gâche rien à l'histoire. Survêtements, costumes, gadgets, jusqu'au gros véhicule improbable qui sert au Scarabée de moyen de transport, tout est présenté et crédibilisé (plus ou moins). Quand au look de Blue Beetle en soi, disons que nous avons un Iron Spider-Man teint en bleu, au potentiel dévastateur. Résolument dispensable et largement en retard sur le planning annoncé, Blue Beetle se présente à vous sans grand espoir ni folles attentes. Si vous êtes un poil indulgents, il se pourrait bien que vous lui accordiez finalement les circonstances atténuantes.
Mais voilà, James Gunn a prévenu : peu importe le destin au cinéma de Blue Beetle, le personnage est destiné à exister et prospérer dans sa cosmogonie Dc. Et on comprend pourquoi, après ces deux heures. L'outsider un peu ridicule, le héros qui porte des chaussures clairement pas à la bonne pointure, c'est son dada. Sa marque de fabrique. Ce sont eux, qu'il écrit et gère le mieux. Blue Beetle est de cette trempe, incarné par un Xolo Mariduena convaincant et dynamique, au point d'en devenir attachant dans sa banalité, touchant dans la caricature. Il est la vedette d'un récit des origines d'un super-héros et cela fonctionne bien, avec l'histoire d'un jeune homme qui n'a pas encore découvert son potentiel, qui doit composer avec les relations intra-familiales et se confronter à une réalité sociale qui ne lui est pas favorable. Au fil des minutes, on voit le récit alterner moments légers et d'autres plus profonds et, au fur et à mesure des événements, on apprend à connaître Jaime et tous ceux qui le soutiennent dans ses décisions, depuis le début. Quitte à finir en franche pantalonnade avec la grand-mère, qui renoue avec un passé guérillero au moment opportun et donne la charge quand les autres sont vaincus par le découragement. C'est drôle, ou totalement outrancier, selon les humeurs et les états d'esprits du spectateur. Le fan de comic books appréciera également la liste de clins d'œil adressés aux héros de papier, ce qui ne gâche rien à l'histoire. Survêtements, costumes, gadgets, jusqu'au gros véhicule improbable qui sert au Scarabée de moyen de transport, tout est présenté et crédibilisé (plus ou moins). Quand au look de Blue Beetle en soi, disons que nous avons un Iron Spider-Man teint en bleu, au potentiel dévastateur. Résolument dispensable et largement en retard sur le planning annoncé, Blue Beetle se présente à vous sans grand espoir ni folles attentes. Si vous êtes un poil indulgents, il se pourrait bien que vous lui accordiez finalement les circonstances atténuantes.