Dark Web prend son envol chez Panini Comics. Voici venir une série de 3 numéros mensuels (non, ce ne sont plus que des softcover, on les appelle plus honnêtement des 100% Marvel, maintenant) qui vont vous permettre de découvrir la nouvelle aventure au souffle épique (?) qui va traverser l'univers du tisseur de toile (et des X-Men) en particulier, mais finalement de Marvel en général. Il s'agit là d'une introduction un peu pompeuse pour un récit qui nous a paru d'emblée très décevant et qui s'est achevé dans notre indifférence la plus complète. Néanmoins, vous qui ne lisez pas forcément la version originale, vous allez pouvoir vous faire votre propre avis avec l'intégralité de la saga, épisodes de complément compris. Au centre de cet événement, nous retrouvons Ben Reilly; celui qui fut le clone de Peter Parker a toujours été un des benjamins des fans, à condition bien entendu d'être employé à bon escient par les scénaristes, c'est-à-dire comme une version alternative de Peter Parker, quelqu'un qui aurait pu prendre la place du héros à un moment donné, avec un background différent et donc un modus operandi quelque peu divergent. De la à en faire un super vilain aux idées totalement meurtrières et fantasques, il y a un monde. Cela a déjà été tenté avec plus ou moins de réussite, avant de revenir en arrière. Perpétuelle indécision, quelle erreur de jongler entre le rachat de Ben et une nouvelle plongée dans la folie, qui finit par devenir lassante et totalement contre-productive. Ici, il opère sous le nom et le costume de Chasm et s'est acoquiné avec la célèbre Goblin Queen, que les mutants ont eu la bonne idée de laisser plus ou moins en liberté dans le royaume des Limbes. Tous les deux ont accumulé beaucoup de rancœur avec le temps et ils ont un programme bien personnel sur la manière dont ils souhaiteraient faire progresser leurs situation respectives. Vous vous rappelez le crossover Inferno, à la fin des années 1980 ? Et bien, Dark Web est un peu une sorte de version actualisée, donc une redite sans surprise ni aucune vraie valeur épique. La ville de New York devient folle, les objets inanimés prennent vie, des démons se baladent dans la Grosse Pomme, bref du déjà lu. Ben et Maddie ont les nerfs, alors que le premier cité peut aussi compter sur sa petite amie, Janine, devenue une sorte de super vilaine mystique. Au moins, nous pouvons compter sur Adam Kubert pour sortir de jolies planches, mais qui ne font pas oublier l'indigence du propos.
Tous les personnages liés au tisseur de toile ont subit une évolution pour le moins discutable ces derniers temps. Le run de Zeb Wells est loin de soulever les passions et il présente de nombreuses feuilles évidentes. Passons sur le secret de Peter Parker, la raison pour laquelle il est éloigné de Mary Jane. Ceux qui lisent la VO savent ce qui s'est passé et ils comprennent que cela risque d'être un tollé également chez le lecteur français, à terme. Le pauvre Ben ne supporte plus d'être un clone et se lance dans une vengeance personnelle : ce n'est pas le choix le plus judicieux là aussi. Face à lui, Norman Osborn, désormais lavé de tous ses anciens péchés et qui chevauche un nouvel engin de haute technologie dans le costume du Gold Goblin, le bouffon en or, une version sympathique et droite de celui qui fut autrefois un ennemi acharné et aujourd'hui une ressource précieuse pour Peter Parker. Ses péchés, parlons-en ! Ilsont été transmis à l'ancienne psychologue du Ravencroft Institut, le docteur Kafka. Elle aussi est transformée en une créature démoniaque ! Vous avez dit n'importe quoi ? Passons sur la mini série où Mary Jane (avec des pouvoirs aléatoires) et Black Cat vont devoir faire équipe pour s'entraider. Si ce n'est pour les superbes dessins de Vincenzo Carratu, un artiste à suivre de très près, qui ne tardera pas à littéralement exploser, cela n'a absolument aucun intérêt. Les X-Men sont de la partie, comme nous l'avons dit, Inferno oblige, mais aussi Miss Marvel, puisque la jeune Kamala travaille désormais dans les mêmes laboratoires que Peter Parker, sans que personne ne remarque qu'elle est aussi l'héroïne du nom de Miss Marvel. La ressemblance est pourtant assez frappante. Curieusement, sa mini série n'est pas si désagréable que ça, l'humour est bien dosé et c'est loin d'être le pire proposé dans le magazine. Le véritable défaut de Dark Web est en fait très simple : c'est une saga qui est basée sur de mauvais concepts, qui ont déjà été développés de bien meilleure manière par le passé et qui empruntent des chemins aussi discutables que contre-productif pour certains des personnages. Même en voulant être le plus clément possible, force est de constater que tout cela est bien mauvais.