Le grand incident - Zelba ♥♥♥♥♥
Futuropolis
Musée du Louvre éditionsParution : 23/08/23Pages : 128
ISBN : 9782754834438
Prix : 23.5.€
Présentation de l'éditeur
Paris aujourd’hui. La crise du Covid n’a pas eu lieu. Mais une autre crise, localisée au Louvre et appelée par les initiés « Le grand incident », va imposer une fermeture du musée, inédite depuis la seconde guerre mondiale. Sculptures, peintures, toutes les femmes nues dans les œuvres se dérobent au regard des visiteurs car elles ne supportent plus les réflexions, voire les attouchements, dont elles sont victimes au quotidien.
Le président-directeur du musée, Charles Darlin, doit se résoudre à fermer le musée le temps de trouver une explication rationnelle à cette situation irrationnelle. La solution viendra de Teresa, femme de ménage depuis 30 ans, devenue la confidente des œuvres. Leur revendication, pour réapparaître aux yeux des visiteurs, va changer à jamais la vie du Louvre…
Un conte « fantasticomique », qui porte un regard critique sur la sexualisation du corps féminin et, en particulier, de la nudité féminine à travers l’histoire de l’art. Récit à la fois drôle et léger sur la place de la femme dans notre société, le harcèlement de rue et le traumatisme des confinements avec la fermeture des lieux culturels. C’est aussi un hommage au Louvre et aux œuvres d’art, aux artistes exposés comme à celles et ceux qui travaillent au quotidien dans le plus grand musée du monde.
Zelba
Wiebke Petersen, alias Zelba, est née en ex-RFA en 1973.
Avant de devenir illustratrice, elle est championne de monde junior d’aviron (en deux sans barreur).
En 1999, elle intègre l’agence berlinoise « Hirschpool ».
Depuis 2006, elle publie des bandes dessinées aux éditions Jarjille et Marabulles avant de rejoindre Futuropolis. Avec Dans le même bateau, elle revient sur sa pratique de l’aviron à haut niveau à la fin des années 80 en Allemagne au moment de la chute du mur de Berlin.
Mon avis
Á lire absolument ! C'est drôle, très drôle et pourtant le sujet est très sérieux. C'est le troisième album de Zelba, une autrice que je vous invite vraiment à découvrir !
C'est un conte "fantasticomique" qui nous est proposé dans cet album copublié dans la collection Louvre. Il porte un regard critique à la sexualisation du corps féminin.Le Louvre doit fermer ses portes pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale. En cause : le grand incident !Teresa, femme de ménage depuis plus de trente ans avait bien essayé de mettre en garde la direction du musée et de faire passer un message à Charles-Henri Darlin ! Mais en vain, sa seule réponse avait été d'être virée sur le champ. Elle leur avait expliqué pourtant qu'une révolte des statues féminines se préparait car elles en avaient marre du manque de respect et des attitudes et regards lubriques.On n'avait pas daigné l'écouter.Mais le souci est que les statues sont passées à l'action, rejointes par toutes les représentations féminines dévêtues... En effet, elles disparaissent littéralement de tout regard, elles sont devenues invisibles. Que faire pour y remédier ? Teresa apportera sans doute la solution...Original comme scénario, n'est-ce pas ?Zelba aborde avec beaucoup d'humour et de légèreté la place des femmes dans notre société à travers l'histoire de l'art de la nudité fénminine.Pourquoi au fil du temps, dans l'art, la femme est-elle représentée soumise, offerte aux regards des visiteurs et parfois pires non consentantes ce qui pourrait être exposé dans une salle de "viols"? Pourquoi la nudité féminine est-elle si souvent sexualisée? Pourquoi aujourd'hui une femme se fait encore siffler dans la rue et est comparée à un objet ? Oui pourquoi systématiquement y a-t-il un jugement et confond-t-on nudité et sexualité ? Une autre question soulevée, pourquoi y a-t-il si peu de femmes peintres exposées ? Au Louvre , elles ne sont que 29.Zelba a peut-être trouvé une solution cocasse pour renverser ce schéma de la nudité ...
J'adore le dessin et le trait pour ses personnages. En rouge ou en bleu, on retrouve le Louvre, les oeuvres fidèlement représentées, le trait noir reprend le récit fictionnel. Á noter l'idée intéressante des "frères" Charles-Henri et Charline-Henriette Darlin.
Beaucoup de drôlerie, des dialogues savoureux. Une très belle réussite.
Énorme coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Cacher les femmes nues ne fera pas évoluer le regard des hommes.
Avant d'être historienne d'art je suis une femme. Et en tant que femme, je ressens parfois un malaise face à la nudité féminine telle qu'elle est représentée dans l'art ancien. Contrairement au corps masculin dont la nudité est, la plupart du temps, un signe de courage et de force virile... le nu féminin est fréquemment abandonné aux poses de soumission ou d'humiliation.
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